Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1834, série 3, volume 5)

Annales des Mines (1834, série 3, volume 5)

Page : Image 31

Révision de 6 janv. 2015 00:54:43, edited by Anonymes

GO

FAITS POUR SERVIR A L'HISTOIRE

ment, mais qu'elle dépend d'une cause intérieure liée aux phénomènes souterrains qui ont causé le premier remplissage des filons métalliques. D'a-

près la manière dont la baryte sulfatée et les substances métalliques sont disposées , il semblerait que ces substances se sont. insinuées dans une

solution de continuité qui aurait existé entre le granite et les roches stratiformes et sont venues en souder ensemble les deux parois, ainsi que celles

de toutes les fentes qui y aboutissaient. Ces circonsta.ncesconcoureraient avec la forte inclinaison

des couches de sédiment pour démontrer, si le contraire pouvait être soutenu sérieusement, que la superposition du granite sur les couches sédimentaires ne résulte pas de ce que celles-ci seraient venues se déposer après coup en dessous d'une masse de granite en surplomb. La manière dont les roches primitives, dans plusieurs des exemples que je viens de citer, s'appuient sur les couches des terrains jurassiques et cretacés , un peu altérées près du contact, la

forme largement arrondie des surfaces suivant, lesquelles elles s'appliquent sur elles, la va-

riation que présente leur propre grain près de ce même contact, et la forme hardie et abrupte des sommités qu'elles constituent, se réunissent pour donner la preuve et la limite de l'état de mollesse ou de refroidissement imparfait dans lequel elles

se trouvaient encore, lorsqu'elles sont venues occuper la place dans laquelle nous les voyons.

Si l'on en jugeait simplement par comparai-

son avec l'eau et la glace, on pourrait croire qu'un corps ne peut cristalliser qu'en se refroidissant à partir de son point de fusion. Mais il en est autrement pour les corps qui passent de

DES MONTAGNES DE L'OISANS.

6

l'état solide à l'état liquide par un ramollissement progressif.

On sait qu'un morceau de verre chauffé pendant long - temps, et refroidi tranquillement, devient opaque, ce qui paraît résulter simple-

ment d'un commencement de cristallisation qui s'est opéré dans sa masse sans qu'elle ait éprouvé autre chose qu'un simple ramollissement long-temps prolongé.

M. Gregory-Watt a fait sur les roches de

trapp , des environs de Dudley, des expériences

qui lui ont appris que ce trapp fondu et refroidi très-lentement prend une structure cristalline, tandis que le même trapp , fondu au même degré de chaleur, mais refroidi trèspromptement, prend une texture vitreuse (Mamiel géologique de M. de la Bèche , traduction française, par M. ..Brochant de Villiers, p. 6oi ). M. Coste, ingénieur au corps royal des mines, a fait dernièrement au Creusot des expériences dans lesquelles on se servait d'une verge de fer forgé pour agiter un bain de fonte, jusqu'à ce qu'il commençât à se figer, moment auquel on la retirait. Cette verge rougissait par l'extrémité trempée dans le bain de fonte , tandis qu'elle n'était que médiocrement échauffée par l'extrémité opposée, et après être revenue à la température ordinaire, elle se trouvait cassante dans la partie qui avait été chauffée au rouge blanc, et refroidie progressivement ; dans cette partie cassante, elle était devenue largement cristalline, et présentait de grandes facettes, tandis que dans Vautre elle avait conservé sa tenacité , son nerf, en un mot sa texture fibreuse primitive. Jlest évi-