Annales des Mines (1834, série 3, volume 5)
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THÉORIE ET PRATIQUE
Les défauts principaux des mortiers et cimens,
soit qu'ils tiennent à leur nature, soit qu'ils dépendent des 'circonstances dans lesquelles ils se trouvent lorsqu'on les a employés ( car chaque espèce de mortier a ses applications spéciales), résultent surtout du retrait ou de la diminution de volume qui s'opère en eux pendant qu'ils durcissent ; les l'entes ou fendillemens qui en sont la suite presque nécessaire détruisent leur cohésion,
leur dureté, etc., et ont les plus graves conséquences relativement à la durée des constructions.
La cohésion de la gangue d'un mortier ou de l'ensemble d'un ciment est certainement le point le plus important et la force qui influe le plus sur leur résistance mécanique; elle varie beaucoup selon la nature de la chaux ou du ciment, la manière dont il a été préparé, etc. Dans les mortiers où le sable entre toujours en quantité notable, et souvent supérieure à celle de la gangue, l'adhérence de ces deux substances est fort importante pour la résistance de l'agrégat. Toutefois, l'auteur accorde plus d'importance encore à la cohésion de cette gangue qu'a son adhérence pour le sable ou les matériaux : « Il parait d'ailleurs par le fait, dit-il, qu'en augmentant la cohésion des gangues; on augmente aussi le plus souvent leur adhérence, et qu'ainsi s'occuper de la première, c'est travailler à la seconde.» Pour avoir un mortier ou un ciment qui demeure solide et résistant, il faut qu'il ne prenne pas de retrait en durcissant ; or , les mortiers hydrauliques formés soit avec des chaux hydrauliques et du sable, soit avec de la chaux grasse et des pouzzolanes, ne sont point exempts de ce dé-
DES MORTIERS ET DES CIMENS ROMAINS.
loi
faut, principalement à cause des substances inertes et susceptibles de retrait qu'ils renferment (i ).
Le ciment romain possède seul une plasticité parfaite ; il ne se fend point lorsqu'il a été bien
préparé : cette propriété résulte de ce prouve pas de diminution de volume en se solidifiant, attendu que la chaux qui s'y trouve est vive,
et peut entrer tout entière dans l'hydro- silicate qui se forme au moment où l'on gâche après avoir ajouté de l'eau. La réaction des éle'nnens et.l'absence de l'hydrate de chaux ne produisent point,
non plus que l'action des agens extérieurs, de changement de volume.
.
« Pour les mortiers immergés ou abrités, il n'est de cohésion et d'adhérence qu'avec l'acide silicique ; pour les mortiers atmosphériques, il n'y en a qu'avec l'acide carbonique ou silicique ainsi, la présence de ce dernier pouvant rendre les mortiers et, à plus forte raison, les cimens capables de résister dans toutes les circonstances où ils peuvent se trouver employés, on ne doit pas s'étonner d'entendre M. B. D. répéter « qu'avant
tout, et toujours, il faut former des hydro-silicates dans les mortiers et les cimens » Au lieu d'hydrate de chaux pour former la gangue des mortiers , c'est son hydro-silicate qu'il faut employer; alors une influence chimique puissante est mise enjeu, et toutes les conditions d'un bon ciment peuvent être facilement remplies. Dans la fabrication ordinaire des mortiers, la chaux est employée après la cessation des phéno(t) Dans le premier cas c'est surtout à cause de l'excès
de chaux relativement à l'acide hydro - silicique qu'ils Contiennent.
Ciment romain.