Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1834, série 3, volume 5)

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THÉORIE ET PRATIQUE

raient être comparés aux cimens romains, sous lé

rapport de la dureté; il en est qui deviennent plus durs que les pierres qui les ont produits. « L'hydro-silicate de chaux très -dense peut approcher de la dureté des calcaires passablement durs ; mais il faut pour cela qu'il soit traité convenablement: s'il n'est que saturé de chaux, ce qui est la condition la plus favorable, il importe qu'il n'en perde ni par l'eau, ni par l'acide carbonique; s'il est supersaturé , il est utile que ce dernier sature l'excès. C'est dans cette circonstance surtout que les cimens romains, employés à l'extérieur, résistent bien.à toutes les intempéries de l'atmosphère. « Les cimens romains peuvent, immédiatement

après leur calcination, contenir encore de l'acide carbonique , et même plus de 5 pour cent ; mais ils ne renferment plus d'eau. Dans ces cimens , il n'y a qu'une faible partie des principes électronégatifs qui soit soluble dans les acides. » L'acide silicique y est en très-grande partie à cet état Pulvérulent et non attaquable par les agens chi, iniques, qui cependant ne l'empêche pas de réagir très-énergiquement sur la chaux avec le concours de l'eau.

» Il est des cimens romains qui, après leur

calcination, peuvent se conserver indéfiniment à l'air sans se décomposer. » Mais, s'ils sont exposés à l'humidité, ils ne se désagrégent pas, ils acquièrent seulement plus de dureté et de densité, et ils deviennent incapables de donner, par le broyage et le gâchage, un mortier passable.

M. B. D. a cherché à reconnaitre les causes auxquelles les cimens romains doiventleur promptitude de prise et leur plasticité parfaite. Des nié-

DES MORTIERS ET DES CIMENS ROMAINS.

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langes en proportions diverses d'acide silicique, d'alumine et de pâte de chaux, n'ont jamais donné de prise plus prompte que 5 ou 6 heures. Mais il est évident que dans les cimens la chaux est vive et non à l'état d'hydrate. «En employant dela pâte

de chaux et de l'acide silicique énergique, on peut obtenir la prise en quelques heures, mais, pour la faire naître en quelques minutes, c'est

chose impossible sans la chaux vive. « Ainsi la principale différence qui existe entre les mortiers de ciment et les mortiers ordinaires, consiste donc en ce que, dans les premiers, la chaux est employée vive et avant son expansion, tandis que dans les secondes elle l'est après. » M. B. D. considère « la calcination opérée sur les pierres ou sur les mélanges propres à donner du ciment romain, comme produisant un commencement de combinaison ou une tendance à la combinaison qui se maintient et se conserve .indéfiniment, sans augmentation ni diminution, pourvu que la poudre soit maintenue sèche; mais cette tendance, qui peut demeurer long-temps sans effet, n'en est pas moins réelle, et son intensité varie dans nombre de circonstances. » La préparation des cimens calcaires comme celle du plâtre, à laquelle elle ressemble sous tous se compose de deux opérations disles tinctes rapports'

I°. la calcination , qui doit être faite

avec précaution sur une pierre à chaux choisie pour cet objet, ou bien sur un mélange en proportions convenables de carbonate et d'argile, ce qui établit la différence entre les cimens naturels et artificiels; 20. la réduction en poudre de la matière calcinée. Ainsi l'une est chimique, et a pour but le développement ou la formation de l'acide