Annales des Mines (1834, série 3, volume 5)
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ITINÉRAIRE
D'UN VOYAGE EN ESPAGNE.
tions des tropiques. La ville possède plusieurs
en expédient annuellement 2.400 quintaux pour cette destination. On prépare, dit-on, avec cette
établissemens de science et d'industrie ; j'ai visité une belle fonderie de canons qui a servi de mo-
dèle â la fonderie de Toulouse; elle fabrique,
dit-on, les meilleures pièces connues en Europe. Parmi les établissemens qui doivent attirer sur Séville l'attention des étrangers , je signalerai encore une collection très - curieuse de tous les
documens relatifs à la découverte des colonies américaines, et à leur administration depuis cette époque jusqu'aux guerres de l'indépendance : ces matériaux réunis, avec le plus grand ordre, -dans un bâtiment somptueux nommé les Archives des Indes, fourniraient sans doute de précieux documens sur les mines du Mexique et du Pérou :
en a déjà extrait le meilleur ouvrage qui ait été publié sur la vie de Christophe Colomb. A six myriamètres de Séville, la route de Séville à Lisbonne t:averse le Rio-Tinto, qui va se
jeter dans l'océan entre le Guadalquivir et le
Guadiana. C'est sur les bords de cette rivière que se trouvent des mines de cuivre exploitées depuis une haute antiquité. Cuivre de cé- Les premiers travaux d'exploitation remonmentation
tent au temps des Romains; les Arabes et les r les exploitèrent à leur tour, et ruinèrent
à Rio- ma
extraTiitnto.
tous les travaux lorsqu'ils furent expulsés de la province de Séville. L'exploitation fut reprise au commencement du xvine. siècle, mais ce ne fut qu'en 1787 qu'elles acquirent l'importance qu'elles ont conservée jusqu'ici, lorsqu'on eut imaginé d'extraire, par cémentation, le cuivre contenu dans les eaux vitrioliques sortant des anciens travaux. Il paraît, que le fer employé dans ce procédé est tiré aujourd'hui exclusivement des forges du Pédroso, qui
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quantité de fer 1.800 quintaux de cuivre. Ces mines
'ont repris nue grande activité depuis que la province de Séville ne tire plus le cuivre du Chili et du Pérou. C'est Rio-Tinto qui approvisionne aujourd'hui exclusivement la fonderie de Séville. De Séville à San-Lucar, le Guadalquivir s'écar- Embouchure
du tant .brusquement de la Sierra-Morena, au piedGuadalquivir. de laquelle il coule constamment depuis sa nais-
sance ,
se dirige vers l'Océan en traversant la
plaine de l'Andalousie, à l'horizon de laquelle on aperçoit sur la rive gauche les sommets élevés de la Sierra- de-fonda. Les deux rives du fleuve sont composées de terrains tertiaires qui ne s'élèvent que fort peu au-dessus des eaux. (Pl. III, fig. 1.) Cadiz
était autrefois un des ports les plus
prospères de l'Europe. C'est dans cette ville que se rendaient les produits des colonies américaines dont l'Espagne se réservait le commerce exclusif. Toutes les nations de l'Europe venaient en échange y apporter des produits que ne pouvait fournir aux colons américains le sol peu industrieux de la Péninsule. L'indépendance actuelle
des colonies, en rendant à ces échanges leur cours naturel , a privé Cadiz des eantages qu'il devait au monopole. Mais ce port a conservé ceux
que lui assure sa belle rade, point d'embarquement naturel des produits d'une contrée fertile et couverte de villes populeuses, telles que Xerès, Puerto-San ta-Maria, Isle-de-Léon, Rota, Chiclana, Puerto-Réal, San-Lueur, etc., toutes situées à une très-petite distance de la côte. Cadiz est bâti sur un rocher qui s'élève peu au-dessus de l'Océan : il n'est réuni à la plaine basse, au milieu de laquelle