Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1834, série 3, volume 5)

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ITINÉRAIRE

est situé Isle-de-Léon que par une langue de terre longue de deux lieues et large seulement de quelques pas. Cette plage étroite est bordée de marais salans exploités activement sur toute cette partie de la côte et signalés au loin par l'éclatante blancheur des masses de sel. De Cadiz on se rend à Tarifa, extrémité ocChiche..

cidentale du détroit de Gibraltar, par Isle-de-Léon, Chiclana , Conil et Véjer. Dans toute cette con-

trée, jusqu'au delà de Vejer, le sol est recouvert de terrains tertiaires composés principalement de calcaires et de sables, renfermant une prodigieuse quantité de fossiles , tels que des huîtres et des pa flopées : ces terrains ont été bouleversés par des

dont on peut suivre révolutions assez violentes' les traces depuis le détroit de Gibraltar jusqu'au Guadalquivir. Entre Véjer et Tarifa , la continuité des terrains tertiaires est interrompue par de hautes montagnes formées de roches non coquillières et surtout de calcaires compactes, en connexion avec ceux qui s'étendent à l'ouest et au

nord de la baie de Gibraltar. Dans ce trajet, on trouve une particularité curieuse aux environs de

Soufre de Conil ; des marnes argileuses situées à ;1. vers l'est Conil.

de ce village sont imprégnées d'une très-grande quantité de aristaux de soufre. Ce gîte, dont la collection de Madrid renferme de très - beaux échantillons, a été anciennement exploité pour le

compte du duc de Medina-Sidonia. Le minerai était exploité à ciel ouvert et raffiné dans des fours

dont il ne reste plus que des ruines. On peut encore aujourd'hui trouver de beaux échantillons Véjer.

dans les déblais. La petite ville de Véjer est située sur le sommet

d'une chaîne de collines composées de calcaire

219 coquillier tertiaire : ces ha uteurs, voisines dela côte, D'UN VOYAGE EN ESPAGNE.

dominent le cap de Trafalgar, dont la vue rappelle au voyageur français de tristes souvenirs. Tarifa , situé sous une latitude plus méridiopale que la Sicile, et sensiblement la même que celle du cap Matapan. en Morée, est la pointe la plus méridionale de l'Europe continentale. Elle s'avance assez loin dans la mer, et dessine trèsbien l'extrémité occidentale du détroit. (Pi. HI, fig. 2.) Le phare, construit sur le rocher appelé improprement Lia de Tarifa, est assis sur un ter-

Tarifa.

rain récent appartenant peut-être à la période quaternaire; il est composé de poudingues et de couches calcaires, formées de débris de coquilles les vagues du détroit, en se brisant constamment

sur cette dernière roche, y ont produit des altérations fort singulières. La contrée sauvage et presque déserte que l'OnDetroit de Gi-

parcourt en longeant le détroit, depuis Tarifa jusqu'à Algéziras, est, sans contredit, l'une des plus pittoresques de la Péninsule. Cette partie de la côte est bordée de montagnes, formées de calcaires compactes semblables à ceux qui entourent la baie de Gibraltar. Au-dessus d'elles s'élève une

haute cime, en regard de la montagne encore plus élevée, qui, sur la côte africaine, domine la pointe de Leona : ces deux sommets signalent de loin le détroit, et méritent bien le nom pompeux que leur ont donné les anciens. Une puissante formation de grès semblable à certains grès tertiaires du Maine, et probablement supérieur aux calcaires,

interrompt, à 2 lieues de Tarifa, la continuité de ces dernières roches. Dans l'étendue où se présente cette formation, la surface du sol, couverte de gros rochers entre lesquels croissent vigou-.

braltar.