Annales des Mines (1834, série 3, volume 5)
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D'UNVOYAGE EN ESPAGNE.
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ITINÉRAIRE
reusement des chênes séculaires, est sillonnée de nombreux ruisseaux. On conçoit aisément la beauté de la végétation qui doit se développer sur des pentes si bien arrosées, exposées aux rayons Baie de Gibraltar.
du soleil du midi, et séparées seulement de la côte d'Afrique par un détroit de trois lieues de largeur. En sortant des forêts qui recouvrent la contrée montueuse que domine la colonne d'Hercule , on aperçoit la vaste baie terminée vers le sud-est par le rocher de Gibraltar : celui-ci est réuni à la côte de San-Roque par une langue de terre très-basse
qui, de loin, ne se distingue pas des eaux de la baie; en sorte que Gibraltar se présente d'abord comme une île assez éloignée de la côte. (Pl. III, fig. 3.) De Tarifa jusqu'au delà d'Alméria , près du Chaîne; qui borde côte cap de Gate, la côte d'Espagne présente, sous le dellaa Méditerranée. rapport de la configuration extérieure et sans doute aussi sous celui de la constitution minéralogique, une assez grande uniformité. La direction générale du rivage est dessinée par une haute chaîne de montagnes qui très-fréquemment s'élèvent à plus de mille mètres au-dessus de la mer. Le sol s'abaisse vers le rivage par des pentes assez brus-
ques, sillonnées de nombreux ravins qui roulent à la côte les roches des montagnes. Celles-ci paraissent être formées principalement de nombreuses variétés de schistes argileux, et de calcaires très-
compactes et souvent cristallins. Au milieu de ces roches s'intercalent fréquemment, des amas de serpentine, de dolomie, et de brèches calcaires et dolomitiques. Quant aux collines qui bordent la côte , elles sont quelquefois identiques , pour la composition minéralogique, avec la Sierra, dont plusieurs chaînons détachés arrivent çà et là jus-
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qu'à la mer ; mais le plus souvent le sol est formé de terrains tertiaires qui paraissent appartenir aux deuz étages supérieurs : on devine., à leur faible hauteur, qu'ils n'ont été élevés au-dessus des eaux qu'après le redressement de la grande chaîne.
Cette étroite lisière tempérée, sous un climat
brûlant, par le voisinage de la mer et par de
nombreux ruisseaux, pourrait nourrir une grande population ; mais, si on excepte les environs d'Estepona et ,de Marbella, toute la côte, depuis Gibraltar jusqu'à Malaga, est entièrement inculte.
Examinées d'un point de vue où on pourrait les embrasser d'un seul coup d'oeil, les montagnes qui bordent la côte de la Méditerranée paraissent former une chaîne continue; mais un examen plus détaillé prouve qu'elles sont partagées eu plusieurs systèmes par des cours: d'eau assez puissans qui vont prendre naissance sur leurs revers septentrionaux. Les.chaînes, séparées
par les rivières du Guadiaro , du Guadaljore, de Velez-Malaga , du Guadalfeo , ont:même des noms différens : les plus célèbres sont les Sierras
de Ronda . et de Mijas, qui dominent la côte depuis Gibraltar jusqu'à Malaga la Sierra de Alhama , qui termine la vallée de Velez - Malaga; la Sierra de Tejada et celle de Lujar, pied desquelles se développent les cultures florissantes de la Véga-de-Motril; enfin la Contraviesa et la Sierra de Gador, qui, ainsi que la Sierra
de Lujar, sont riches en minerais de plomb. La fig- 4, Pl. III, donne une idée de la .configuration de la chaîne comprise entre Marbella et Malaga et indique comment la Sierra de Mijas est interrompue, près de cette dernière ville, par la plaine dans laquelle coulent le Rio-Guadaljore et ses affluens.