Annales des Mines (1834, série 3, volume 5)
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ITINÉRAIRE
ranis de marnes et de gypses, il serait démontré plus saillant Sierra-Nevada.qUe la Sierra Nevada est le trait le dont j'ai déjà signalé les des actions puissantes de dessiner le continent effets, et qui ont achevé du soulèvement des de la Péninsule, à l'époque Alpes orientales. Je .n'ai pas observé, dans les excursions que j'ai faites aux points culminans de la chaîne, la moindre trace de roches granitiques ou d'autres roches cristallines non stratifiées. Je n'y ai rencontré que des micaschistes, clans lesquels on ne peut observer la direction du redressement des couches. Cet effet n'est pas dû à la décomposition de la roche, dont les fragmens se distinguent au contraire par leurs arêtes vives; il est probable que les diverses actions mécaniques qui Ont eu lieu dans la chaîne ont totalement détruit la stratification primitive, car j'ai trouvé toutes les parties accessibles formées de déblais incohérens ; aussi n'est-ce pas une tentative sans danger que de descendre le versant méridional du Pic, de Veleta , sur une pente de plus de 1.5oo Picaeho de Veleta. mètres, recouverte uniquement de fragmens mobiles de micaschistes. A défaut d'observations de cette nature, j'ai remarqué que la direction générale des sommets qui limitent la Sierra Nevada pour l'observateur placé dans la Véga de Grenade, c'est-à-dire ceux qui s'étendent du pic de Veina au Cerro-del-Cavallo , étaient dirigés de l'E. 20° N. à f O. 200 S. Cette ligne de fracture est exactement dans le prolongement de la petite chaîne de collines tertiaires qui bordent la côte, depuis Malaga jusqu'à Gibraltar. Il est probable qu'un examen attentif de cette contrée donnerait une vérification nouvelle de la célèbre équation
D'UN VOYAGE EN ESPAGNE.
qui lie la direction des diverses chaînes, à l'époque de leur formation. On en déduirait une nouvelle preuve de l'origine très-récente du dernier soulèvement de la Sierra.
Le pays de montagnes, compris entre la
Sierra -Nevada et la côte de la Méditerranée,
est formé de chaînes très-élevées, qui se croisent dans divers sens, mais qui cependant s'étendent principalement de l'est à l'ouest, dans une direction peu différente de celle que je viens
de signaler pour l'une des lignes de Lite de la Sierra. Cette Contrée, désignée ordinairement par le nom d'Alpujarras , présente, dans sa constitution topographique, une complication dont
aucune carte ne donne la plus légère idée. Le géologue qui sé proposerait de dresser une carte de cette intéressante contrée, devrait
donc préalablement en tracer un dessin topographique. Il ne pourrait pour cet objet choisir de meilleures stations quele picacho de Veleta, et surtout que le Mulehacen, d'où l'on aperçoit beaucoup mieux la partie centrale de la chaîne. De ces deux points culminans, la région des Alpujarras et la côte de la Méditerranée qui s'étend depuis le cap de Gate jusqu'au delà de Motril se dessinent de la manière la plus nette. Les traits saillans du terrain y sont très-bien indiqués par des oppositions d'ombre et de lumière quand le soleil, est encore peu élevé au-dessus de l'horizon. Dans ce vaste panorama, la vue embrasse un cercle de 6o à 8o lieues de diamètre : au nord , la Sierra-Morena borne la plaine de l'An.
dalousie, tandis que vers le sud-ouest la côte d'Afrique s'élève légèrement au-dessus de l'horizon
de la Méditerranée. (Pl. 111,fig. 5.)
Alpujarras.