Annales des Mines (1834, série 3, volume 5)
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ITINÉRAIRE
D'UN VOYAGE EN ESPAGNE.
J'ai déjà donné une idée de la brusque inclinaison des pentes méridionales de la Sierra Nevada.
les fragmens sont tellement fondus ensemble, qu'on pourrait prendre cette roche pour un calcaire compacte, si de nombreux passages n'indiquaient suffisamment son origine. Cette brèche
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Six heures suffisent pour descendre des points les plus élevés aux premiers villages on trouve dans ce trajet la transition brusque qui donne tant d'attrait aux paysages des Andes et l'on glacé, où croispasse subitement d'un climat régions polaiquelques végétaux des sent à peine la végétation des contrée embellie par res, à une dans les Alpujarras des tropiques. J'ai remarqué .à l'industravaux hydrauliques qui font honneur genre trie des montagnards. Il existe dans ce qui se remarquable dans la vallée un ouvrage pic de Veleta
trouve immédiatement au pied du construite avec grand soin Une conduite d'eau, suit les contours du flanc oriental de la vallée, et s'élève rapidement au-dessus du Thalweg, qui a grossie des une pente considérable. Après s'êtrecascades, elle eaux d'un grand nombre de petites trajet de plus de deux vient tout à coup, après un lieues, déverser ses eaux à une hauteur de 30o mètres au-dessus du fond de la vallée : celles-ci répandent la fertilité sur les territoires de deux villages voisins de:Pitres.
On ne retrouve pas sur ce versant les terrains géologique tertiaires qui jouent un rôle si important sur la remplis desAlpujieras. pente opposée. Les micaschistes, souvent les de grenats, recouvrent d'une grande quantité les premières pentes de la Sierra jusque dans centrale de ces Alpujarras
la partie gorges des de montagnes est principalement composée les schistes argileux , souvent identiques avec là ardoises de l'Ardenne. Ils sont associés çà et à des brèches caverneuses à fragmcns anguleux de calcaire noirâtre subsaccharoïde. Quelquefois Constitution
forme des masses puissantes aux environs de Castaras, dans le centre des Alpujarras : mais je l'ai rencontrée aussi sur le versant septentrional de la Sierra-Nevada, en allant de Grenade au Picacho de Veleta. Elle y est associée à des dolomies, et à de véritables conglomérats formés de matières très-hétérogènes -parmi lesquelles on distingue
très-nettement des fragmens de calcaires, de
quartz et de schistes talqueux. Ces diverses roches se voient au jour à un niveau fort élevé, entre les micaschistes des hauteurs de la Sierra, et le terrain de transport ancien qui en recouvre les pentes inférieures. Bien que les brèches de la Sierra Nevada et des Alpujarras appartiennent aujourd'hui à des systèmes différens, elles ont sans aucun doute une origine commune. L'étude de ces roches sera d'une haute importance pour le géo-
logue qui voudra faire des recherches sur les
révolutions qui ont précédéle soulèvement de la grande chaîne. Elles sont liées sans doute à l'apparition de la contrée montueuse qui, avant le dépôt des terrains tertiaires, séparait déjà, de la mer située au sud, les bassins de Grenade et d'Alhama. Les brèches deviennent moins abondantes dans les derniers contreforts des Alpujarras. La Controviesa et les montagnes situées à l'ouest de la Sierra de Gador, sont principalement composées
de calcaires compactes associés à des schistes tai-queux très-feuilletés. C'est dans le village de Tou-
ron, assis sur ce genre de terrain, à 3 lieues au nord d'Adra, que j'ai eu le premier indice des ri-