Annales des Mines (1834, série 3, volume 5)
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RÉVOLUTIONS SUCCESSIVES 262 firmée par les nivellemens barométriques de M. Ramond , qui nous donnent, pour les sommets des
roches Sanadoire et Tuilière, des hauteurs de 1,294 et 1,290 mètres, tandis que le fond de la
vallée des Bains au confluent de la Dore et de la Pogne, au pied de Sancy, atteint une hauteur de 1,358 mètres ; la différence devient sensible surtout, si l'on a égard à l'action érosive des eaux qui ont approfondi cette partie composée de trass incohérens. Cette érosion est d'ailleurs clairement démontrée par les murailles verticales du trachyte en filons qui séparent la vallée de la Cour de celle
des Enfers ; elles sont les témoins de cette ancienne hauteur.
Le développement qu'ont acquis les phonolites dans le cirque de la Sa nadoire vient encore à l'appui de cette action que nous leur attribuons. En effet, depuis la Malviale jusqu'à la Sanadoire , trouve déjà une étendue d'environ 1,86o mètres; et d'un autre côté leur action ne s'est pas concentrée
dans ce seul massif, car elles ont traversé, sous forme de filons, une multitude d'autres points situés autour d'eux. Tout le plateau de la Banned'Ordenche et de la Croix-Morand en présentent de nombreux indices, et cette roche a pu aussi s'y répandre à la surface en forme de nappe, comme on paraît généralement disposé à l'admettre, sans cependant pouvoir en fournir des preuves positives; car elle est toujours, dans ces circonstances, plus ou moins masquée par la végétation. La montagne de Loueire, le Puy-de-l'Aiguiller, en présentent aussi qui est entremêlé du trachyte paraît avoir traversé; enfin on en retrouve des filons nombreux vis-à-vis de la Bourboule, auprès des villages de l'Usclade , du Legal , a la base de
DES MONTS-DORES.
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de la Fille de la Banne-d'Ordenche ; en sorte que tout ce massif septentrional des Monts-Dores pourrait bien en avoir subi l'action, et lui devoir une partie de son soulèvement au-dessus du niveau des plateaux du Rigolet et de l'Angle, avec lequel il devait primitivement former une suite continue ; mais,dans tous les cas, l'effort principal s'est exercé
évidemment dans le cirque en question, où les phonolites se présentent en plus grande abondance. De là cette grande fracture et toutes les autres relations que nous avons déjà indiquées précédemment. Quant à l'objection qu'on pourrait tirer de l'absence de cette roche clans le cirque du pic de Sancy,
-outre que j'en ai déjà fàit pressentir précédemment le peu de valeur, elle est aussi réfutée par la découverte que l'on a faite de la même roche à la base du roc de Courlande , qui n'en est pas très-éloigné; ce fait important permet d'espérer qu'une étude plus détaillée la fera découvrir tôt ou tard dans des positions encore plus centrales. Divers observateurs ont présumé, d'après quelques circonstances de gisement, que le phonolite
pouvait être plus récent que les basaltes. Si ce fait venait à être démontré clairement, il ne faudrait pas se hâter d'en tirer la conclusion que le dernier soulèvement des deux plateaux des Monts-Dores, et les grandes factures qui ont dû en être la conséquence, a été rapporté à tort au phonolite. Je suis le premier à admettre que les volcans ,pyroxéniques datent d'époques très-variées, ils continuent même leur action de nos jours ; mais ensemble des faits que j'ai exposés m'autorise aussi à admettre que quelque' s-uns d'entre eux ont
été antérieurs, et que c'est dans un intervalle de