Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1834, série 3, volume 5)

RÉVOLUTIONS SUCCESSIVES 264 stagnation entre l'apparition des plus anciens ba-

saltes et les plus modernes, que les phonolites se sont formés, en sorte que certains basaltes ont pu trtiverser les phonolites, ou être traversés par eux indifféremment. On pourrait encore supposer que les phonoli-

tes en filons et ceux en culots sont d'àges différens ; mais toutes ces questions de détail, que j'ai cherché à résoudre sur place, et auxquelles je n'ai pas pu trouver une réponse claire à cause des difficultés que l'observateur rencontre à chaque pas dans ce pays, ne détruisent dans aucun cas le fait essentiel de l'existence de grandes masses pho-

nolitiques en relation avec les accidens principaux, qui ont donné au Mont-Dore et à ses vallées leur disposition actuelle. Le dernier soulèvement n'a pas pu produire des Action résultats aussi effrayans qu'on se le figure générades eaux superficielles. lement; nous avons déjà vu comment les diverses

élévations successives avaient amené quelquesunes des formes actuelles ; elles n'ont été que peu modifiées par cette dernière cause, et il en est résulté, avec le soulèvement du pic de Sancy,

un bombement général , une dilatation nouvelle et un prolongement de fissures moins larges d'abord ; en même temps de nouvelles fractures sont survenues, et elles se sont disposées autour d'un centre commun, telles sont celles de la vallée des Bains, de Chaudefour, , de la Tranteille. Leur profondeur a été comblée successivement, d'abord par les éboulemens latéraux des .trass , des conglomérats et autres produits moi'celés, ce qui a produit un nouvel élargissement. Les eaux ont continué cette action en déblayant peu à peu , sous-minant et déterminant ainsi de

265 nouveaux éboulemens, dont quelques-uns, comme DES MONTSDORES.

celui des Egravats , sont d'un âge très-récent ; mais, dans aucun cas, on ne peut attribuer à leur effet seul la formation des vallées ; il suffit ,,pour cela, de considérer quelle petite action elles ont exercée sur la grande assise trachytique toutes les fois qu'elles ont agi isolément. A la Grande-Cas-

cade, et dans une foule d'autres points où elles n'ont fait que la sillonner sans pouvoir l'entamer, on apprécie clairement la nullité de leur action, quand elles n'ont pas été aidées par le concours d'autres circonstances premières. La grande vallée des Bains ne doit aux eaux sa di-

mension actuelle, relativement aux autres vallées du même ordre, que parce que de nombreux torrens s'y sont accumulés ; niais comment admettre

que la grande largeur des cirques, qui forment précisément l'origine des vallées, ait été le résultat de leur action unique, puisqu'un peu plus loin leurs forces réunies n'ont produit que des dimensions deux ou trois fois moindres; et d'ailleurs, cette

cause est inadmissible, précisément encore parce que, si l'on n'admet pas des fractures primitives, ces érosions si profondes auraient dû se faire sur les sommets culminans qui devaient résulter pour

le pic de Sancy, du prolongement des plateaux de Chambourguet, et de ceux qui sont à l'est du roc Cuzeau ; et pour le cirque de Sana doire, de ceux

de la Croix-Morand, de la Banne-d'Ordenche et du lac de Guery, ce qui donnerait lieu à une saillie, tandis qu'il y existe une profonde dépression (fig.

3 et 5).

Cette objection puissante et irréfragable est du reste si naturelle., qu'elle s'est présentée à la plupart des observateurs, en sorte que nous ne devons