Annales des Mines (1834, série 3, volume 5)
Page : Image 169
Révision de 9 févr. 2015 00:30:02, edited by Anonymes
336
MINERAIS DE FER
la Craugue et de Lauriette nous permettent de le voir ; l'irrégularité de leurs travaux est fa-
vorable à l'étude géologique du gîte. En effet, les mineurs ont enlevé tout le minerai sans prendre garde à l'immensité des excavations auxquelles
ce mode de grapillage donne naissance. Mais
aussi ils se sont bornés à enlever le minerai assez riche pour la fonte. Il en résulte que toutes les Calcaire parties calcaires enclavées dans le minerai de fer, enclavé au milieu du mi- ainsi que le calcaire imprégné de fer, sont restés nerai de fer.
intactes, et que l'excavation présente pour ainsi dire le squelette de la masse métallifère. On reconnaît alors que la masse de minerai de fer, régulière dans son ensemble , est très irrégulière dans ses détails. Le minerai pénètre dans le calcaire dans toutes les directions ; il y forme des ramifications nombreuses qui sont séparées par des niasses plus ou moins considérables de calcaire cristallin d'un blanc un peu sale, en général alongées dans le sens des couches ; chaque amas est donc formé par la réunion d'une multitude de veines qui courent à peu près parallèlement, se rejoignent et se séparent sans cesse. Les veines calcaires ont quelquefois « une éten-
due et une régularité remarquables.. On en a
observé deux à la mine de la Craugne , qui partagent la masse en trois massifs distincts sur. une étendue de plus de Bo mètres. Aux approches de ces veines calcaires, la structure de la
masse est la même que dans le voisinage du mur et du toit; de sorte qu'il est impossible de ne pas les confondre avec les parois, et cette erreur a fréquemment eu lieu dans le cours de l'exploitation. » Mais enfin on a fini par rencontrer les terminaisons de ces veines calcaires,
DES PYRÉNÉES.
337
par conséquent on ne peut pas supposer qu'elles Expansion dii appartiennent à des couches qui auraient été dé-minerai de fer posées alternativement avec le minerai de fer ; cedans le calcai re. sont des fragmens des couches du terrain qui sont empâtés dans le minerai, fragmens qui sont res-
tés comme des témoins de la manière dont le gîte métallifère a été formé.
La séparation du calcaire et du minerai de fer est quelquefois assez nette, et même lisse, comme
cela aurait lieu si la roche avait été usée par un frottement réitéré. Cette disposition existe principalement au mur de la masse ; alors une salbande argileuse la sépare du calcaire; - mais le plus généralement il existe un passage insensible entre le calcaire et le minerai de fer, et la transition a lieu au moyen de calcaire plus ou moins chargé .de fer spathique, disposition qui montre l'expansion graduelle de l'oxide de fer dans la roche calcaire. Outre cette espèce de cémentation,
de nombreux petits filons de fer spathique traversent les masses de calcaire empâtées au milieu
du ruinerai ; on voit, à leur contact avec la roche, la même dégradation de richesse que dans la masse principale.
La régularité du gîte métallifère, souvent interrompue par des masses plus ou moins considérables de calcairedisposées au milieu du minerai,
l'est également par l'expansion de ce
dernier au milieu des couches calcaires bien au delà de ses limites générales; ainsi on a reconnu dans les mines de Rancie, deux branches qui partent du mur et coupent les couches du terrain sous un angle de trente degrés ; la branche exploitée clans la mine de Bellagre a, dans quelques Points, jusqu'à dix mètres de puissance. Il arrive en Tome F;s834. 112