Révisions de la page | Historique de transcription | Lettre par laquelle E. Collomb communique à Elie de Beaumont ses observations en Suisse, au glacier de l'Aar

lentement que les grands glaciers. La pente ne joui que d'un rôle secondaire dans le mouvement des glaciers. De ces observations et d'autres encore qui sont dûes à M Desor, il résulte que c'est l'eau produite, ou par la fonte superficielle ou par la pluie, ou par la condensation des vapeurs ; qui en pénétrant dans l'intérieur de la masse de glace, s'y congèle et détermine le mouvement par son augmentation de volume en passant de l'état liquide à l'état solide. On peut donc dès à présent résumer tous les faits qui se rattachent au mouvement des glaciers et leur appliquer une loi commune. Cette loi, cette formule, est, que le mouvement d'un glacier, qu'il soit grand, qu'il soit petit, à forte pente, ou horizontal, est dans ses différentes parties, en raison directe de la quantité d'eau qu'il est susceptible de s'assimiler. Et comme la température de l'intérieur d'un glacier ne descend pas au-delà de quelques degrés au dessous de zéro et que les filets d'eau qui sillonnent sa surface et finissent par pénétrer dans l'intérieur sont habituellement à zéro degrés, il s'ensuit que la somme totale du mouvement est égale à la différence qui existe entre un volume d'eau à + zéro et le même volume converti en glace à - 0 degrés. Tous les faits connus jusqu'à présent se plient aux exigences de cette loi. Ainsi en prenant ce glacier de l'Aar pour exemple, nous trouvons une accélération de mouvement vers son milieu, parce que ce point présente la plus grande épaisseur de glace et la plus grande accumulation d'eau.

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Le mouvement est ralenti sur les bords, parce qu’indépendamment de la résistance opposée par la roche encaissante, il y a sur ces points beaucoup moins d'eau assimilée que vers le milieu. Dans cette position, l'eau s'infiltrant verticalement dans les fissures capillaires qui se manifestent dans toute la