Révisions de la page | Historique de transcription | Lettre de Collomb adressant à Elie de Beaumont les réflexions que lui ont suggérées la lecture des<em> Leçons de géologie pratique</em> de Beaumont, sur les lagunes, les cordons littoraux et les moraines

marécageuses. En automne les émanations qui se dégagent donnent lieu aux fièvres intermittentes dont les habitans riverains sont parfois affectés. Son niveau moyen est de 10 mètres au dessus de la vallée de St Amarin. Par des travaux d'art on parviendrait facilement à le dessécher en entier, en approfondissant le chenal actuel de 2 mètres sur une longueur de 400 m. La section serait suffisante pour donner lieu à un écoulement complet et rapide de toutes les eaux supérieures. A Wesserling la moraine fermait si bien la vallée qu'elle a évidemment donné lieu dans les temps anciens à l'existence d'une nappe d'eau, qui s'étendait à plusieurs kilomètres en amont jusqu'aux villages de Fellering et d'Odern, un souvenir vague en reste encore dans l'esprit des habitans, souvenir qui s'est transmis de générations en générations. Il ne reste du lac que quelques prairies marécageuses, mais en examinant le terrain avec attention on trouve en effet que rien ne s'oppose à l'admission de cette hypothèse. La moraine de Schiffels est précédée en amont d'une espèce d'entonnoir de 800 à 1000 m de diamètre qui n'est autre chose qu'un lac desséché, le sol actuel est marécageux , tourbeux, et ce n'est que par un long séjour sous les eaux tranquilles que les végétaux se transforment en tourbe.

Coupe longitudinale suivant la ligne médiane du fond de la vallée d'Urbès [SCHEMA]

La mer de glace qui se trouvait derrière la moraine frontale a pendant sa période d'activité et par son mouvement incessant usé et nivellé le sol qui lu servait de lit, en même temps elle travaillait à la formation de son cordon littoral, de ses moraines. Puis lorsque les circonstances géologiques ont changé la mer s'est retirée, l'appareil littoral est resté en place avec un espace plat et uni derrière lui, les eaux ont pris la place des glaces, les lagunes se sont formées. Cette retraite de la mer de glace ne s'est pas opérée toutefois de manière à imprimer au phénomène un type uniforme. Une masse aussi considérable de glace ne se fond pas sans donner lieu à des accidents qui ont dû modifier la forme du relief du terrain. Le glacier de la vallée de St Amarin par exemple devait avoir au moins une masse de 4,000,000,000 de m.c de glace.