Annales des Mines (1834, série 3, volume 6)
Page : Image 66
Révision de 12 janv. 2015 09:22:31, edited by Anonymes
RECHERCHE ET EXPLOITATION
DU SEL GEMME.
dans les surfaces de joint, et ensuite par huit
Le puits Saint-Etienne avait, alors oo mètres de profondeur , ayant atteint le sel à 55-,i 0,, et en
130
crampons posés comme pour le boisage extérieur. D'autres crampons fixés vers les extrémités de chaque pièce empêchent qu'elle ne puisse se rappro-
cher du revêtement extérieur. L'intervalle qui restait entre ce boisage et le terrain, jusqu'à la rencontre du dernier cadre de sapin, a été rempli de corroi bien battu. A partir de ce point, au fur et à mesure qu'on a élevé les cadres, on a coulé entre les deux boisages une pâte bien liquide, obtenue en délayant avec de l'eau de la terre végétale noirâtre, très légère et soigneusement tamisée. On ne boisait ainsi chaque jour que l'espace d'un mètre pour donner
le temps 'à la terre de se déposer et de faire son effet (1). Tous les deux mètres on faisait dans le boisage extérieur de grands trous à coups de hache, pour permettre à la terre de pénétrer aussi derrière ce revêtement.
A partir du cadre porteur jusqu'au premier
banc de sel gemme, le puits a été foncé et boisé de haut en bas, en opérant comme au puisard. Les cadres sont en chêne , ont orn,o76 d'épaisseur, et I- 42 dans oeuvre. Telle est la série des opérations qui furent exécutées par le sieur Furnival. A son départ, la machine à vapeur n'était pas encore arrivée, et il n'y avait pas d'autre moteur employé que des bras d'hommes. (t) Cette terre noire devait, au dire des mineurs anglais , s'insinuer dans les joints du boisage et produire l'effet que nous obtenons par le calfatage; mais jamais ce
résultat n'a pu être atteint, et il a fallu au bdut de quelques jours clouer des lames de plomb sur tous les joints.
ayant traversé une épaisseur de 28",70, en huit bancs. Le puits Sainte-Barbe avait touché le sel à la même profondeur, et était poussé jusqu'à 7e,, mètres. Ce système de travail est exactement emprunté, Observations.
dit-on, d'une mine des environs de Nortwich. Or, sans qu'il soit facile de comprendre quels mo-
tifs ont pu en détermin& l'emploi dans cette localité, toujours est-il que l'application qui en a été faite à Dieuze ne saurait être justifiée.
Le puisard, en effet, ria pu être pratiqué que pour faciliter le creusement des puits Crextraction,
comme fosse de secours, ou pour offrir un point de réunion aux eaux hors de ces puits. Or, les fosses de secours ne sont commandées que quand on est en présence d'immenses nappes d'eau ; et ce n'est certes pas le cas qui se présentait à Dieuze. Il y a plus, c'est que ce n'est pas non plus le cas que supposait l'entrepreneur, puisque, comme on l'a vu, dans ce système on laisse couler la majeure partie de l'eau, ce qui assurément exclut l'idée d'une grande abondance de ce fluide.
Quant à l'utilité du puisard, pour offrir un point de réunion aux eaux hors des puits d'ex-
traction, il est évident qu'on aurait atteint le même but en pratiquant tout simplement sur le flanc d'un de ces puits, à la hauteur convenable, un réservoir dans lequel on aurait dirigé toutes
les eaux, en même temps qu'on y aurait fait plonger l'aspirateur de la pompe d'épuisement établie dans ce puits lui-même. Et qu'on remarque, d'ailleurs, ,que tout en faisant le puisard, le sieur Furnival n'a pas évité le creusement de cette