Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1834, série 3, volume 6)

200

[EMPLOI DU PLÂTRE

miles du Languedoc, où l'on craint moins l'effet des gelées, on le sème en automne. Le sainfoin, ainsi cultivé dans des terrains médiocres, calcaires et pierreux, donne une ou deux coupes par an; il dure quatre ou six ans sans employer aucun engrais; alors il dépérit, les mauvaises plantes y abondent, et l'on est obligé de le défricher pour y cultiver ensuite des céréales_ On ne doute pas que le plâtrage né prolongeât la durée de la prairie et n'améliorât les produits. Dans les bons terrains, en faisant alterner le plâ-

trage et les engrais de deux en deux ans, les récoltes en sainfoin seraient bien plus abondantes, la prairie durerait douze à quinze ans sans que le sol fût

épuisé, et les récoltes en céréales qui viendraient après le défrichement seraient assurées_ Pour la luzerne et le trèfle on devra procéder de la même

manière, si l'on veut obtenir d'abondantes récoltes sans épuiser le terrain.

Le plâtrage, adopté dans un grand nombre de départemens de la France, a permis (l'obtenir plusieurs récoltes de céréales dans des terrains qui jusqu'alors n'en paraissaient pas susceptibles, de nourrir une plus grande quantité de bestiaux, d'obtenir plus d'engrais, et d'accroitre par là la production et la valeur des terres. Avantages Dans le Gard et l'Hérault, oit il existe .une si du plâtre dans grande étendue de terrains calcaires, pierreux l'aviculture du- midi. secs et arides, qui ne donnent que de loin en loin

de chétives récoltes, où les engrais manquent généralement, parce que les prairies naturelles y sont rares, et 'qu'elles ne réussissent bien qu'étant arrosées, on ne saurait trop recommander la pratique du plâtrage des prairies artificielles, surtout de celles de sainfoin. Elles ne peuvent man-

DANS LES PRAIRIES ARTIFCIELLES.

201

quer de réussir si l'on prépare bien le sol avant de les établir, au moyen de plusieurs. labours, et si on les entretient en bon état par des plâtrages et des fumages alternatif. A la suite des défrichemens, onl.aura derhelles

récoltes en blé et autres céréales, si l'on a soin surtout d'y intercaler des cultures moins épuisantes, et de ne pas fatiguer le sol en lui demandant trop fréquemment la même production. (arrières Les cultivateurs du Midi doivent donc se hi â- qui peuvent ter d'adopter plus généralement le plâtrage; flapprovisionner est reconnu qu'un quintal de plâtre , coûtant le midi. moyennement i fr. 5o à 2 f., fécondera mieux la terre qu'un char de fumier valant 8 à 12 fr., et qu'il est souvent difficile de se procurer. Les cultivateurs des arrondissemens d'Alais et du Vigan pourront obtenir du plâtre à un prix. peu é'levé des carrières de Générargues, près d'Anduze, de la Salle et de Saint-Jean-du-Gard. 11 existe .aussi à Rochebelle, dans la commune d'Alais et dans celle de Blannaves, des gisemens de plâtre qui pourraient être utilisés. Les carrières des départemens de > Drôme de l'Isère et du Rhône pourraient en approvisionner les. communes du Gard et de l'Ardèche, qui sont assez rapprochées du Rhône.

Enfin, il existe dans l'Hérault plusieurs plâtrières, notamment sur les communes de Cruzy, de Quarante, de Calzoids et d'Hérépian, dans l'arrondissement de Béziers, et sur celles de Clermont et Soubès, dans l'arrondissement de Lodève,

qui pourraient être utilisées pour les besoins de l'agriculture de ce département et de celui de l'Aude.