Annales des Mines (1834, série 3, volume 6)
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3o8 Chaînes isolées de
rEstramadure centrale.
OBSERVATIONS
SUR L'ESTRAMADURE.
Tage et la Sierra-Morena, présentent des caractères tout différens : elles n'ont, pour la plupart, qu'une très petite longueur, un ou deux myriamètres , et quelquefois beaucoup moins : la base étroite par laquelle elles reposent sur le plateau a rarement plus de 3oo à 400 mètres de largeur assez communément leur hauteur est de1.).00
plaines basses de la Serena ; mais dans toutes les autres directions, les chaînes d'Alcocer, de Zarza, de Cabeza-del-Buey,, de Castuera , à peu près de même hauteur et diversement orientées, forment autour de l'observateur une sorte de rempart, in-
3oo mètres; en sorte que, vues sur le plan de Section transversale triangulaire.
leur section transversale, c'est-à-dire dans la di-. rection de leur plus grande dimension, elles offrent tout-à-fait la forme d'un triangle équilatéral. Plusieurs d'entre elles semblent atteindre 400 mètres de hauteur ; mais alors la dimension transversale augmente dans le même rapport, en sorte
que la forme caractéristique reste toujours la
même. Ces petites chaînes, fort nombreuses dans le pays, font ressortir, par leurs formes abruptes, l'horizontalité du plateau au-dessus duquel elles élèvent leurs massifs isolés, et donnent 'au paysage l'aspect le plus extraordinaire qu'on puisse
imaginer. On le concevra d'autant mieux, que presque toujours le pays est absolument privé de végétation arborescente, et que souvent même, aussi loin que la vue peut s'étendre , il n'existe pas le plus léger buisson pour adoucir ces mouvemens brusques du terrain. C'est à la contrée qui s'étend entre la Sierra-Morena et la rive gauche
du Guadiana, que s'applique particulièrement cette description. J'ai essayé , dans la fig. 9 de la Pl. VII, de donner une idée du singulier panorama qui se présente à l'observateur placé au cen-
tre des pâturages de la Serena, un peu à l'ouest du Rio-Zuja, entre la Puebla-d'Alcocer et Cabeza-
del-Buey. Vers le nord et le nord-ouest, le plateau s'abaisse par une pente douce au niveau des
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terrompu seulement en quatre ou cinq points.
Par ces espèces d'embrasures, on aperçoit le pro-
longement du plateau, et, à l'horizon, de nouvelles chaînes beaucoup plus éloignées. Ici , par
opposition à ce qui a lieu au voisinage des grandes montagnes, les caractères propres au plateau res-
tent le trait dominant du pays, et les chaînes nombreuses, mais isolées l'une de l'autre, n'en sont que des accidens.
Ces chaînes, qui la plupart sont absolument Cols rectilignes, présentent encore une particularité paraboliques. rem a rqUable : elles sont souvent interrompu es par des cols ayant la forme d'une parabole dont l'axe est vertical, et dont le sommet, plus ou moins élevé, s'abaisse quel quefoisjusqu'a u niveau du plateau. Ces échancrures, qui permettent aux sentiers de traverser les chaînes, atténuent un peu obstacles que présenterait le pays au tracé des routes. Lorsque deux cols sont très approchés l'un de l'autre, ils interceptent entre eux un petit massif isolé, et qui affecte grossièrement la forme d'une pyramide quadrangulaire. Les peuples conquérans, qui ont envahi l'Espagne à diverses époques, ont toujours mis à profit ces aecidens du sol pour y établir des stations militaires et pour contenir Je pays avec un faible déploiement de forces. Le panorama de la Planche FlIoffre plusieurs buttes pyramidales de ce genre. J'insiste sur la description de ces petites chaînes parce qu'elles sont vraiment caractéristiques pour _Tome PI, 1834.
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