Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1834, série 3, volume 6)

320 OBSE RVATIONS comme les deux parties d'un toit; trois d'entr'elles moins élevées que la quatrième, sont exactement parallèles, et dirigées à l'est un peu nord ; la quatrième, située au midi des précédentes, est orientée à l'est 4o" nord : c'est elle qui domine le pays, et il ne m'a pas fallu moins d'une heure pour gravir en entier le plan incliné qui regarde les trois autres collines. Il résulte, de cette configuration du sol, que si l'on imagine un plan vertical passant par le bourg d'Almaden et dirigé du nord nordouest au suci sud-est, celui-ci déterminera dans le terrain une section dont le profil serait le même

que celui de 4 V renversés, d'inégale grandeur et accolés l'un à l'autre. La chaîne la plus septentrionale qu'il faut traverser pour aller de Chillon .à Almaden s'élève à environ 15o mètres au-dessus du niveau moyen

des trois thalweg : la suivante, sur laquelle est situé le bourg d'Almaden , n'est qu'une colline de 8o mètres le hauteur : c'est elle qui renferme les filons presque verticaux de cinabre, sensiblement orientés comme la ligne de faite. La 3e. colline n'est guères plus élevée que celle d'Almaden; maisl a 4e. atteint au moins 4.00 mètres de hauteur; sa crête escarpée est formée de couches immenses de quartzites plongeant vers le nord-ouest sous un

angle de 8o°.

Excepté pour l'oeil du mineur, les environs d'Almaden n'offrent que l'aspect de la désolation; on voit à peine une trace de culture sur ce sol tour-

menté hérissé de rochers et recouvert de blocs épars détachés des crêtes les plus élevées. Les puissantes haldes de scories qui recouvrent une partie de la colline d'Almad.en , sont à peine plus arides

que le sol naturel du pays; aussi celui qui igno-

SUR 12ESTRAMA In RE.

321

rerait les richesses que renferme ce sol si pauvre en apparence, ne pourrait deviner la cause qui a réuni dans un pareil lieu une population aussi considérable. Le dessin qui fait l'objet de la fig. 3,

PI. rH, a été pris au nord-est dAlmaden , et

donne une idée de l'aspect de la contrée. Au sud d'Almaden , entre le Rio-d'Alcudia et le Rio Guadalmez, il existe une série de chaînes' parallèles , dont l'étude est très propre à jeter du jour sur l'histoire des révolutions qui ont produit le relief actuel du sol de l'Estramadure. Il suffit de jeter un coup d'oeil sur la carte pour reconnaître que les roches de transition qui composent le sol présentent un nouvel exemple de cette régularité de stratification que j'ai déjà signalée dans la Sierrade-Sol.ana. La ligne d'affleurement des couchés, sur

un plan horizontal, est constamment orientée à l'est 120 sud. La constance de cette direction se retrouve encore dans la ligne de faîte des chaînons dans la direction générale des cours d'eau, et dans la disposition .du bassin granitique situé vers ]e sud. Les montagnes qui dominent cette partie'Clu pays sont sur la rive droite du Guadalmez : elles se composent de deux chaînons principaux, dont le plus septentrional s'élève à près de 45o mètres andessus du Rio-d'Alcudia ; entre ces deux chaînés est encaissé une sorte de plateau assez élevé dans le-

quel est accumulée une prodigieuse quantité de débris anguleux de roches quartzeuses. Au milieu de ce plateau, j'ai remarqué de puissantes masses de grès quartzeux évidemment en place, mais qui, par suite de la désagrégation de la roche, ressem Ment à de gros blocs qu'on aurait entassés artificiellement l'un sur l'autre. Leur aspect m'a rappelé le Regemstein et le .Teufeismaur, petites collines de

Chaîne Guadalmez.