Annales des Mines (1834, série 3, volume 6)
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TERRAINS TERTIAIRES
Cette assise supérieure des terrains tertiaires possède des caractères fort différens, suivant l'épaisseur que les circonstances locales lui ont permis d'acquérir : cette variation de caractères a été souvent la source de rapprochemens erronés. Lorsqu'elle présente une grande puissance, on trouve, à sa partie inférieure, des couches régulières de
combustible qui ont fait croire pendant longtemps que l'argile plastique formait dans le Midi, comme dans le bassin de Paris, la base des farmations tertiaires. L'existence de gypse au milieu
de marnes d'eau douce, analogues à celles qui accompagnent le plâtre à Montmartre et supérieures aux couches à lignites semblait confirmer ce rapprochement. Les lignites et les gypses furent donc regardés comme des horizons qui servirent à la classification de tous les terrains tertiaires du
Différence
entre
Midi ; mais la position de ces points de repère ayant été mal établie, on conçoit qu'il a dû en résulter de grandes erreurs dans l'étude des terrains qui leur étaient subordonnés. Dans les localités où les terrains tertiaires ne
les terrains forment qu'une couverture ou pour ainsi dire une
tertiaires ciis simple pellicule, la différence entre ces terrains midi et ceux de Paris. est encore plus remarquable ; tantôt ils ne présentent que desi amas incohérens de galets quartzeux,
d'autres fois ils se composent C'le dépôts de coquilles brisées!, mélangées de polypiers, à la manière des débris que ses flots accumulent sans cesse sur nos côtes. Dans quelques circonstances, leur sol
est argileux et recèle des minerais de fer, que l'on a supposés pendant long-temps appartenir aux alluvions les plus modernes. Cette grande différence de caractères extérieurs a conduit les personnes qui n'ont étudié que des localités isolées, à
DU MIDI DE LA FRANGE.
419 admettre dans les terrains tertiaires des rapproche. mens et des divisions qui ne s'accordent pas avec les faits étudiés sur une grande échelle. M. Desnoyers, dans un mémoire-très-remarqua-
ble sur les terrains tertiaires, publié en 1828 ( , a fait justice 'd'une grande partie de ces erreurs ; mais, obligé de s'en rapporter pour un assez grand nombre de localités à de simples descriptions, il en a laissé subsister quelques-unes. Néanmoins,
son travail a été un grand pas dans l'étude des terrains tertiaires dont il a éclairé plusieurs points. Quelque temps après, M. Boubée a montré que les galets quartzeux qui- recouvrent les sommités
de la plupart des collines tertiaires des environs
de Toulouse appartiennent à une époque dierente des argiles qui forment la base de ces collines. Ce travail intéressant a dissipé une partie de l'obscurité qui régnait sur les terrains tertiaires du Midi; seulement, dans mon opinion, M. Boubée,
préoccupé d'une idée dominante., a donné une fausse date à ces amas de galets en les décrivant sous le nom de post- diluvium toukusain ; en effet, ces dépôts, placés le plus ordinairement sur le sommet des coteaux les plus élevés, me paraissent appartenir à une époque antérieure à la dernière commotion que le globe a éprouvée, et dont le diluvium est la conséquence.
Enfin M. Deshayes a été conduit par l'étude des fossiles à diviser les terrains tertiaires en trois (1) Observations sur un ensemble de dépôts marins jlus récens que les terrains tertiaires du bassin de la Seine, et constituant une formation géologique distincte ; précédée d'un aperçu sur la non simultanéité des bassins tertiaires. Février 1828.