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Annales des Mines (1834, série 3, volume 6)

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EMPLOI DU BOIS EN NATURE

tenant se la procurer très facilement à Sargans elle se trouve en amas et en veines au milieu de l'oxide rouge de fer. Elle joue d'ailleurs un rôle important dans le haut-fourneau , en facilitant la fusion des laitiers et en améliorant les qualités de la fonte.

Les minerais triés, et concassés en gros morceaux, sont transportés à l'usine, où on les soumet à l'opération préliminaire du grillage, dans une espèce de four à briques. Comme ils sont très-compactes, et qu'ils ne reçoivent le contact de

l'air que sur une petite surface, cette opération ne peut être que très imparfaite ; elle doit avoir tout au plus pour effet, de changer la pyrite en proto-sulfure, et de rendre la matière moins dure et moins tenace. On bocarde celle-ci de manière

à la réduire en petits morceaux de la grosseur d'une noix tout au plus, et l'on en sépare les parties les plus fines, en introduisant un courant d'eau dans l'auge du bocard. Ce lavage me paraît

fort peu utile, et doit occasioner une perte de minerai assez considérable. Le minerai grillé, bocardé et lavé , est ensuite conservé en tas en plein air, jusqu'au moment où l'on en a besoin pour le service du haut-fourneau; malheureusement o-u ne le garde pas en cet état à beaucoup près assez long-temps, parce que l'on n'en a pas d'assez grands approvisionnemens. Ce

minerai est très riche et aisément fusible, mais il a le défaut d'être mélangé de beaucoup de pyrites : aussi la fonte contient-elle une assez forte proportion de soufre. Il serait donc très important de le débarrasser de la plus grande partie

de ces pyrites avant de le fondre; or, le seul moyen économique que l'on puisse employer

DANS LES HAUTS-FOURNEAUX.

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pour cela, serait de le laisser exposé à l'air en tas

peu épais continuellement arrosés à l'aide d'un filet d'eau. On sait qu'en procédant ainsi, les pyrites se décomposent peu à peu et produisent des sulfates que l'eau entraîne. Lorsque ces sulfates sont très solubles, ce qui a lieu quand les minerais sont magnésiens, la désulfuration est assez prompte ; mais le minerai de Sargans présente au contraire le cas le plus défavorable, parce

qu'il contient une très grande proportion de

chaux, et qu'il en résulte que l'acide doit se combiner tout entier avec cette base à mesure qu'il se forme ; or le sulfate de chaux étant peu soluble, il faut un long temps, et le concours de beaucoup

d'eau, pour l'enlever en totalité. Ce ne serait

certainement pas trop que de laisser le minerai exposé à l'action de fair pendant deux ou trois ans, et je crois que c'est là un des plus grands perfectionnemens que M. Naher pourra introduire dans son usine.

Avant de jeter le minerai dans le haut-fourneau, on le soumet, pendant une heure ou deux, dans un four à reverbère , à l'action de la flamme qui sort par le gueulard. On se proposait de lui faire subir par ce moyen un second grillage ; mais je crois que l'on s'est abusé à cet égard; en effet, on sait que les gaz qui sortent d'un haut-fourneau, loin d'être oxidans, constituent plutôt un véritable combustible et un combustible excellent ,ils ne peuvent donc pas oxider les pyrites, et tout au contraire ils

seraient plus propres à ramener les sulfates à l'état de sulfures, ce qui ne ferait faire aucun progrès à la désulfuration. L'analyse du minerai, sortant du four à réverbère au moment où il est prêt .à être jeté dans le haut-fourneau , prouve