Annales des Mines (1834, série 3, volume 6)
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°MERV ATIONS
soulèvement offre une analogie évidente avec celui
qui, à la même époque, a donné naissance à la grande chaîne carbonifère du nord de l'Angleterre. Soulèvement
Ainsi que M. Elie de Beaumont en a iléjà fait remarque, la direction (est 18" nord), particulière à la révolution qui a suivi la troisième période tertiaire, est clairement indiquée sur le sol de l'Espagne, par la direction des grands cours d'eau, tels que le Duero, le Tage, le Guadiana et le Guadalquivir; on en trouve des traces bien distinctes en Estramadure , particulièrement sur
est 170 nord. la
toute l'étendue de la grande faille qui, à cette époque, a élevé de cinq cents mètres environ les plateaux de l'Estramadure au-dessus des plaines de l'Andalousie. Cette faille, qui s'est produite
à la limite des terrains anciens et de la mer où se déposait le terrain tertiaire, est extrê-
mement distincte au nord de Cordoue, où elle est rigéexactement de l'est 17° nord à l'ouest 17° sud.
Bien que ce mouvement se soit opéré principale-
ment dans le sol déjà disloqué à cette époque, c'est-à-dire dans le terrain de transition, il s'est cependant fait sentir aussi dans les deux étages du terrain tertiaire ; et ceux-ci se trouvent élevés, en ce point, à une hauteur notable au-dessus du reste de la plaine.
Bien que les ophites de l'Estramadure aient exercé leur action sur un sol déjà tourmenté, elles y ont cependant laissé çà et là des traces de la
direction qui caractérise ce système de soulèvement. Cette direction est assez visible dans la chaiborde la rive droite du Guadiana, au nord de
Talarrubias, et dans les mouvemens de terrain qui, un peu plus au nord, déterminent le cours du Ruecas et du Gargaliga. On peut d'ailleurs re-
SUR L'ESTRAM ADU RE.
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marquer que les affleuremens d'ophites dans le terrain tertiaire de Guareila et de Merida sont vers l'ouest-sud-ouest, dans le prolongement situés'de ces accidens du sol. Je suis porté à rattacher encore à la révolution des ophites la formation des collines situées, près d'Almaden , au
nord de la grande chaîne dirigée est 4° nord. A l'appui de cette opinion, je rappelerai que les masses d'ophites sont très abondantes dans la contrée, et que .d'ailleurs les couches coquillères du terrain de transition moderne y ont une direction comprise entre l'est et l'est Io° nord, laquelle diffère notablement de la direction est 120 sud, si constante dans le reste du pays. C'est une chose digne de remarque, que quelques-unes des fissures qui contiennent les dépôts de mercure d'Almaden présentent la même direction que les collines dans. lesquelles elles sont situées; j'ai indiqué d'ailleurs (p. 319 et 362) les relations intimes qui paraissent exister entre l'origine des filons et de ces collines; il semblerait, d'après cela, que la formation de ces fissures est contemporaine de la révolution des ophites; conclusion qui se trouve encore confirmée par la pré-
sence de boules arrondies d'ophite dans l'intérieur des masses de cinabre. On savait à la vérité depuis long-temps que la formation des dépôts de
mercure était plus moderne que celle de beaucoup d'autres métaux : mais si la présomption que j'émets ici était fondée, il serait démontré que le principal gîte de mercure connu se rattache à une époque beaucoup plus récente qu'on né l'avait pensé jusqu'ici, et qu'ainsi ce métal ne diffère pas moins des autres corps métalliques par l'époque de son origine que par ses propriétés physiques.
Origine récente des filons d'Almaden.