Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1834, série 3, volume 6)

499 Alpes de l'Espagne , à la haute chaîne de la sierraNevada : elle a établi une liaison entre les montagnes qui bordent la côte d'Espagne, depuis Malaga jusqu'au détroit de Gibraltar, et soulevé les collines qui bordent cette même côte, et dans lesquelles il existe, comme sur tout le contour du bassin de la Méditerranée, des restes d'animaux marins, caractéristiques de la troisième période SUR I:ESTBAMADURE.

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OBSERVATIONS

cristallins, en s'interposant dans les terrains de la surface, dérangeaient la continuité de la formation qui sortait du sein des eaux. Cette convulsion violente, en soulevant en masse les plateaux, jusque-là immergés au centre

de la Péninsule, mais dont le contour avait été découpé pour ainsi dire par les dislocations antérieures , a produit en outre, dans les chaînes précédemment formées, des mouvemens considérables. C'est ainsi que plusieurs chaînons partiels formés à diverses époques, se sont trouvés reliés entre eux par l'action des ophites , de telle sorte que leurs élémens, bien qu'orientés diversement,. affectent tous en masse la direction est-nord-est qui caractérise les soulèvernens de cette époque. les Sierra au nord La grande chaîne neigeuse qui sépare du Tage.

deux Castilles, et que l'on a constamment à sa droite lorsque Von descend le Tage au-dessous de Tolède , offre cette disposition. La Sierra-

Sierra Morena ,Morena présente elle-même, à un haut degré,

le caractère de montagnes formées successivement puis réunies, à une époque récente, par un dernier soulèvement. Elle est en effet composée de parties très distinctes, sous le rapport de la stratification des roches et de la direction des lignes de faîte partielles : ces élémens de la Sierra se rattachent évidemment aux accidens de rupture qui se trouvent mieux isolés en d'autres parties de l'Estramadure ; mais l'ensemble de la chaîne doit sa continuité, et sa direction générale de l'estnord-est à l'ouest-sud-ouest, à l'action de sophites,

qui s'y sont fait jour en beaucoup de points. Sierra-Nevada.

Ainsi que j'ai cherché à le prouver ailleurs (i),

cette même révolution a donné naissance aux (i) Itinéraire, etc. Ann. des mines, tome Y, page 225.

Côte

de Malaga à Gibraltar.

tertiaire.

Enfin la révolution des ophites, en soulevant la côte méridionale de l'Espagne, a abaissé, par une sorte de mouvement de bascule, les terres qui l'unissaient à l'Afrique; elle a produit le détroit de Gibraltar au même instant où l'élévation des

terrains tertiaires de la France méridionale, détruisant l'ancien détroit, plaçait définitivement la Pé-

ninsule dans la dépendance du continent euro-

péen. L'origine récente que j'ai assignée à cet éVé- Détroit nemens me semble suffisamment indiquée par la de Gibraltar

nature des terrains qui bordent la côte méridionale de l'Espagne, par le parallélisme qu'on peut observer entre la direction caractéristique des ophites et celle qui domine tant sur cette côte jusqu'à Malaga que sur les deux rives du détroit; enfin par l'identité que M. Bory de Saint-Vincent a

signalée depuis long-temps entre les plantes et les animaux qui vivent encore aujourd'hui sur les deux côtes opposées. Dans ce résumé rapide des révolutions du sol de la Péninsule, j'ai dû omettre un grand nombre de preuves qui viennent à l'appui des conjectures que j'ai hasardées. Je ne le terminerai pas sans faire remarquer que M. Elie de BeauMont avait déjà été conduit, par son point de vue sur le parallélisme des chaînes contemporaines, à plusieurs conclusions que j'ai déduites