Annales des Mines (1834, série 3, volume 6)
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SUR LE SOULÈVEMENT
votions de ce genre auront été coordonnées, et lorsqu'a l'aide (1_e considérations analogues à celles
Utilité des hypotèses.
qui ont été présentées ci-dessus, on aura distingué pour chaque localité les faits complexes des faits simples, ce n'est qu'alors, dis-je que l'on pourra trouver l'expression rigoureuse des mou-_ vemens produits à la surface du globe par chaque révolution qui en a modifié la surface. En atten-
dant ces travaux de détail, qui pendant longtemps encore manqueront à l'Europe, peut-être y aurait-il lieu d'employer une méthode de recherche qui consisterait à analyser, en partant d'un point de vue hypothétique conforme aux faits connus, les circonstances qui ont dû présider à chaque révolution de la surface du globe ; puis à chercher à posteriori si l'observation vérifie les conclusions déduites de l'hypothèse admise. Les hypothèses vagues qui composaient autre-
fois à peu près exclusivement le domaine de la géologie ont été tellement stériles, sinon nuisibles,
pour l'avancement de la science,_ qu'il est vrai de dire que celle-ci ne date que de l'époque oit l'on s'est attaché uniquement à l'observation des faits : il n'est donc point étonnant que, dans la période qui s'est écoulée depuis que la géologie a pris rang parmi les sciences d'observation, toutes les idées hypothétiques suries causes des phénomènes soient restées en discrédit auprès de tous
les bons esprits. Il est incontestable, toutefois, que les hypothèses basées sur des faits nombreux ont souvent suggéré des vues utiles et de nouvelles découvertes. Cette double manière de procéder a été si féconde entre les mains des physiciens, et les faits bien constatés, entre lesquels les hypothèses géologiques doivent désormais être coin-
EES MONTAGNES.
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prises, sont aujourd'hui si nombreux que le jour ne semble point éloigné où celles - ci pourront reprendre faveur avec profit pour la science. C'est ce motif qui m'a engagé à terminer ce mémoire par quelques considérations qui, si elles étaient jugées exactes, me paraîtraient propres à donner plus de précision à l'énoncé de la loi du parallélisme des chaînes contemporaines. La théorie qui paraît admise le plus généralement aujourd'hui est celle qui se déduit des travaux
de MM. Cordier (1) et Elie de Beaumont (2) , et de laquelle il résulterait que la terre est un globe composé de matières liquéfiées sous l'influence d'une haute température, et recouvert à sa sur-
face d'une écorce solide dont l'épaisseur n'excède pas 7'7 du rayon de la sphère. Le noyau liquide
continue à se refroidir et à se solidifier de la surface au centre par la diffusion lente de la chaleur
au travers de l'écorce : mais les diverses tranches de cette écorce sont depuis long-temps en équilibre de température; depuis long-temps aussi, sa surface extérieure possède en chaque point une température moyenne invariable , principa-
lement déterminée par l'état de cette surface et par l'influence solaire. Si cet état de choses existe la croûte solide se trouve dans la nécessité de se contracter pour suivre la diminution de volume de la massé intérieure, dans son refoidissement graduel : les révolutions de la surface du globe s'expliquent alors de la manière la plus naturelle, (i) Essai sur la température de l'intérieur de la terre. (Annales des mines, 2e. série, ià 121C H page 53.)
(2) Manuel géologique de De la Bèche, traduction
française ; par M. Brochant de Villiers , page 616. Tome FI, 1834. 34
Hypothèses admises.