Annales des Mines (1835, série 3, volume 7)
Page : Image 24
Révision de 28 sept. 2014 23:55:13, edited by Anonymes
EMPLOI DE L'AIR CHAUFFÉ
DANS LES FOURNEAUX A FER.
faits sur la fonte du fourneau de Torteron (Cher)
l'air chauffé et employées à la fabrication du fer ,en barres, elle est peu sensible, et loin de pouvoir atténuer les avantages du nouveau procédé. On
46
coulée en projectiles creux, ont montré que la ténacité de cette fonte était plus grande que celle d'autres fontes fabriquées à l'air froid ( à-peu-près double ); il a fallu employer plus de poudre pour faire éclater ces projectiles. En Angleterre, il ne paraît pas qu'on ait apercu de différences sensibles dans la ténacité des fontes obtenues avec l'air chauffé, et, avec l'air
froil (1). Dans 'cette même supposition, de la continua-
tion des charges dans les mêmes proportions, les laitiers coulent très fluides et le fourneau paraît s'échauffer de plus en plus : si l'on augmente la dose de minerai jusqu'à un certain point, on revient à la production de la fonte truitée ou blanche destinée à être convertie en fer ductile. Fonte de forge.
Quant à la fonte de forge, il y a encore de
l'incertitude sur l'influence de l'air chauffé, sur sa qualité : M. Duf'rénoy (2) regarde comme un
préjugé les idées défavorables qui s'étaient répandues à cet égard en Angleterre; les renseignemens qu'il a pris les lui font regarder comme sans fondement : M. Debilly, , ingénieur des mines, directeur des usines d'Alais, m'a confirmé
cette conclusion au retour de son voyage en Ecosse. Les notions que j'ai recueillies sur cet oh,
jet dans les forges du midi de la France ne décident pas la question, mais elles suffisent du moins pour montrer que s'il y a quelque infériorité dans la qualité des fontes obtenues avec (i) Annales des mines, tome Ir, page 499. (2) Ibidem,pages 47o et 5oo.
47
'm'a dit à Ancy-le-Franc que les fontes à l'air chauffé, affinées au charbon de bois, n'avaient présenté aucune différence avec celles obtenues avec l'air froid. Quant aux fers fabriqués au four à. réverbère, et avec des fontes au coke et à l'air chauffé, l'exemple des forges de Terre-Noire (près de Saint-Etienne) ,où l'on emploie des fontes de la Voulte (Ardèche), dont les fourneaux, d'abord à Pair froid, ont été mis à l'air chauffé depuis une année, fait voir que la qualité du fer n'en a pas souffert; si cette qualité a parti diminuer un peu lorsqu'on a affiné des fontes provenant des fourneaux du Janon, aussi à l'air chauffé, on l'a attribué généralement au mélange que l'on fait, dans ces fourneaux, du mi-nerai de la Tour (près de Saint-Etienne)avec celui de la Voulte. A Fourchambault, on paraît porté à croire que le fer, dans la fonte à l'air chauffé, retenant plus fortement le carbone ( et peut-être le silicium ) que dans la fonte à l'air froid, l'affinage peut en être plus difficile, et par conséquent que les ouvriers qui ne mettent pas plus de soin ou de temps 4 l'une qu'a l'autre font du fer de moindre qualité dans le premier cas.
Enfin, dans la forge de Terre -Noire , on a émis cette opinion que la qualité des fontes, et
par suite celle des fers qui en proviennent,
pouvait souffrir de l'emploi de l'air chauffé avec lequel elles ont été obtenues, lorsqu'on traite des minerais très siliceux; dans ce cas, le nouveau procédé, pouvant faciliter la réduction et la combinaison du silicium avec le fer carboné, la sé-