Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1835, série 3, volume 7)

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EMPLOI DE L'AIR CHAUFFÉ

DANS LES FOURNEAUX A FER.

minerais de fer, et malheureusement on ni pu; obtenir des résultats concluans des essais qui ont été faits ; mais ce même combustible ayant été chargé, à son état naturel et avec l'air froid, dans ces mêmes fourneaux, et avec grand avantage, on ne sait pas encore quel sera celui que le nouveau procédé pourra apporter dans la fonte

crue dans les 9. De l'emploi de la houille fer. hauts-fourneaux à

des minerais avec la houille crue.

Le fourneau de Torteron (neuf ), qui est ali-

menté par un mélange de charbon de bois ( î ) et de coke de Saint-Etienne M, emploie depuis près de'

deux années de l'air chauffé à une température qui est toujours au-dessous de celle de l'étain fondant; la quantité de combustible consommé pour produire une tonne de fonte, et y compris celle brûlée dans l'appareil, ne diffère pas beau-coup de celle d'autrefois; elle est de 1,24 pour la

fusion, plus 4 hectolitres de houille pour chauffer l'air. Le produit journalier n'a pas non plus éprouvé d'augmentation sensible; mais, au lieu de fonte -de forge, on obtient d'excellente fonte de moulage, que l'on produit constamment et sans difficulté. Nous allons parler tout à l'heure de l'application de l'air chauffé aux hauts-fourneaux qui consomment du charbon de bois, auxquels celui de Torteron forme comme une transition; mais il convient auparavant de traiter un sujet plus intimement lié avec ce qui précède.

Nous avons déjà eu l'occasion de 'dire que la substitution de la houille crue au coke , dans les hauts-fourneaux de rEcosse , où l'on projette de l'air chauffé, avait été l'une des causes de la diminution prodigieuse que l'on avait obtenue sur l'ancienne consommation en combustible ; on ad- mettait généralement dans cette contrée, et à l'époque da passage de M. Dufrénoy, en 1833; que fair chauffé ( et même plus fortement que pour le coke ) était une condition indispensable de l'emploi de la houille crue, du moins pour celle qui perd beaucoup à la carbonisation ; car dans le pays de Galles, où l'on faisait depuis longtemps des mélanges de certaines houilles sèches avec le coke, dans les hauts-fourneaux, on reconnut bientôt que l'on pouvait employer cette espèce d'anthracite, sans carbonisation préalable, en totalité dans les charges, et sans chauffer l'air ; c'est ainsi que l'on fond maintenant dans la plupart des fourneaux de cette principauté. Dans quelques localités, en Angleterre (le Staffordshire , etc.) on a continué de se servir du coke pour fondre les ruinerais, en employant l'air chauffé, mais par des motifs différens de ceux admis en France : tantôt c'est parce que la houille est trop collante, tantôt parce qu'elle est trop sulfureuse, comme à Apedale ( Staffordshire) et ailleurs. Dans l'usine de Warteg ( pays de Galles ), on a reconnu que l'emploi de Vair chauffé permettait de se servir de coke peu carbonisé, qui produisait alors le même effet que celui ordinaire, et donnait lieu à un bien moindre déchet sur la