Annales des Mines (1835, série 3, volume 7)
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EMPLOI DE L'AIR CHAUFFÉ 66 d'Allemagne, on emploie depuis Joug-temps, avec avantage et à divers usages, les flammes perdues des hauts - fourneaux , et qu'on a pu tout aussi bien les appliquer à chauffer de l'air contenu dans
des tuyaux. Une autre difficulté plus grave résulte de ce que ce mode de chauffage, et par suite la température de l'air proj et é,est subordonnée, jusqu'à -un certain
point, à l'allure du fourneau : ainsi lorsque, par suite de quelque embarras intérieur, la flamme diminue au gueulard, l'échauffement décroit immédiatement; et c'est précisément dans cette circonstance qu'on aurait besoin de projeter de l'air plus fortement échauffé pour dissiper l'engorgement commencé : mais on résout aisément cette difficulté, en faisant brûler quelques fagots dans l'espèce de chambre on sont renfermés les tuyaux à air, et jusqu'à ce que le fourneau ait repris sa
marche ordinaire. On peut dire, au reste, qu'on est généralement satisfait des appareils placés au
gueulard, et qui n'exigent ni consommation de combustible, ni frais de chauffeur. Il faut seulement avdir soin de nettoyer les tuyaux (à l'extérieur) tous les quinze jours ; car les poussières qui s'y attachent empêchent l'air de s'échauffer à la température qu'il acquiert, lorsqu'ils sont- nets à leur superficie (i). Le nettoyage des tuyaux dans les appareils formés pat un grand tuyau horizontal, et lorsqu'on chauffe à la houille, est fort embarrassant; et à Torteron c'est une cause (i) Lorsqu'on traite des minerais qui contiennent de la calamine, des dépôts d'oxicle de zinc (cadmies) peuvent se former sur les tuyaux ou au gueulard, plus abondamment qu'en l'absence de l'appareil de chauffage ; mais on parvient aisément à surmonter cette difficulté.
DANS LES FOURNEAUX A FER.
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d'arrêt du fourneau très préjudiciable à son produit. Je ne rapporterai pas ici les résultats très avantageux obtenus avec de l'air chauffé dans les fourneaux de Wasseralfingen ( ); il suffira de rappeler que, sans aucune autre augmentation de dépense que les frais de construction et d'entretien de l'appareil à chauffer l'air, ona obtenu un plus grand produit journalier dans le rapport de r : 1,394;
que la qualité de la fonte, déjà fort estimée
pour le moulage, n'a pas éprouvé d'altération, et que la quantité de charbon de bois consommée
pour l'obtenir a été réduite dans le rapport de
- 0,61; la température de l'air à la tuyère
étant de noo à 262° C. A Ancy-le-Franc , avec un appareil analogue
au précédent, on a obtenu une diminution dans
le charbon brûlé pour produire une tonne de fonte, dans le rapport dé I : 0,80, ou de un cinquième. La qualité de cette fonte a été beaucoup améliorée pour le moulage; l'air est chauffé à plus de 300 'c.; mais, comme on l'a déjà dit,la faiblesse du moteur de la machine soufflante a laissé des-
cendre le produit journalier 'au-dessous de
ce
qu'il était avec l'air froid (2).
11 y a en Franche-Comté, selon ce qu'on m'a rapporté, plusieurs hauts - fourneaux qui emploient avec beaucoup de succès l'air chauffé au gueulard, pour produire l'excellente fonte qui (I) Annales des muses, tome fr, page 77 et Pl. IL (2) J'apprends que, dans les usines de l'Alsace, on évalue l'économie de combustible , due à l'emploi de l'air chauffé à un sixième dueliarbon consommé avec l'air froid ; mais
que le produit journalier des fourneaux a généralement diminué.