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DANS LES FOURNEAUX A FER.

EMPLOI DE L'AIR CHALFFÉ

point de plus haute température, elles en sont dépouillées; alors le combustible a éprouvé une

véritable carbonisation, et se trouve converti en charbon; et il en doit nécessairement être ainsi; car si cette conversion n'avait pas eu lieu, la tem-

pérature du foyer demeurerait médiocre, et les fontes seraient désavantageuses , comparées à celles qui seraient faites avec le même combustible carbonisé avant d'être introduit dans le fourneau. C'est ce qui a eu lieu dans la plupart des essais

qu'on a faits pour fondre des minerais avec du bois, et même en se servant de fourneaux où la carbonisation (fun combustible aussi facile à réduire en charbon, semblait devoir s'opérer bien au-dessus de la tuyère : on a vu au i Hartz, et sur des fourneaux d'environ 20 pieds d'élévation (où l'on

traite des minerais de plomb et de cuivre argentifères) que du bois, chargé au gueulard, arrivait jusqu'à 6 ou 8 pouces de la tuyère, sans avoir été changé en charbon; pour le reconnaître, on avait ménagé, à différentes hauteurs, des ouvraux par lesquels on retirait du combustible de l'intérieur du fourneau ; les résultats de la fonte avec du bois ayant été peu avantageux dans ces fourneaux, et par l'effet de cette circonstance, on dut abandon-ner ce procédé, et revenir au charbon de bois il en a été souvent de même dans les hauts-fourneaux à fer, comme nous le verrons. D'un autre côté, quoiqu'on ait substitué avec avantage la- houille crue au coke, dans quelques usines, et pour alimenter les hauts-fourneaux, il

n'est venu à l'idée de personne, je pense, de pratiquer rien de semblable dans les cubilots et autres fourneaux à manche peu élevés.

Il faut donc, dans tous les cas, et pour faire un bon fondage , que le combustible chargé cru ar«

rive dans le foyer à l'état carbonisé ou de charbon; au reste, si quelque chose doit surprendre à cet égard, et lorsqu'on a employé de la houille crue ( et surtout du bois ) dans les hauts - four-

neaux à fer, c'est que ces combustibles ne se soient pas toujours, et sans difficultés, convertis en coke ou en charbon , long - temps avant de parvenir dans l'ouvrage : il est pourtant certain qu'il en est souvent autrement, et l'on doit attribuer à cette circonstance le manque de succès qui a eu lieu fréquemment dans les essais qu'on a faits à ce sujet. Si l'on a rencontré quelquefois des difficultés ou des inconvéniens à se servir de houille crue dans les hauts-fournaux, comme à Mais, où elle produisait un refroidissement progressif, et une diminution correspondante dans le produit journalier du fourneau ; ou comme au Creusot, oit l'on n'a jamais dépassé dans les charges la proportion de moitié houille et moitié coke ; enfin, si en Ecosse , .et seulement avec de l'air chauffé, et dans le pays de Galles, ainsi qu'if Decazeville avec

l'air froid, on a pu fondre et l'on fond encore avec succès les minerais de fer avec de la houille

crue employée seule, cela doit tenir à la nature même de la houille dont on dispose, et qui pré-sente moins ou plus de facilité pour se convertir en coke dans l'intérieur des fourneaux ; il est pos-

sible, et même probable, que la projection de l'air chauffé, en raison des effets qu'il produit dans les fourneaux, et que nous chercherons tout à l'heure à apprécier, influe d'une manière avan-

tageuse sur cette carbonisation, la rende plus Tome

rirr ,

1835.

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