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Annales des Mines (1835, série 3, volume 7)

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EMPLOI DE L'AIR CHAUFFÉ

savoir, une diminution dans l'activité de la combustion, et, par suite, dans les produits du fourneau , ainsi qu'on fa observé. Il arrive souvent que, en même temps que l'atmosphère s'échauffe, la force motrice des machines soufflantes diminue;

en effet, pendant l'été les cours d'eau perdent de leur puissance, et la condensation dans les machines à vapeur est moins prompte et moins cornpiète qu'en hiver : c'est sans doute par ces causes

qu'en Angleterre, comme sur le continent, on observe que les fourneaux de toute espèce donnent de plus grands et souvent de meilleurs produits pendant la saison froide qu'en été. Dans ces circonstances, si l'on avait augmenté la compression de l'air le plus chaud, de manière

à en amener la densité au point d'être égale à celle de l'air froid pendant l'hiver ( ce qui exigerait un accroissement dans la force motrice des machines soufflantes ), on aurait pu projeter dans' 4,1

le fourneau la même quantité d'air qu'auparavant; seulement il serait entré avec une plus grande vitesse ou sous une plus forte pression, mais eu i augmentant en même temps l'orifice de sortie (les buses) d'une quantité convenable, on serait parvenu à introduire autant d'air chaud (en poids) et avec la même vitesse, que d'air froid. Il est vraisemblable qu'alors les résultats métallur-

gigues n'auraient éprouvé aucun changement désavantageux.

Je dis vraisemblable, parce qu'il existe une dépendance mutuelle 'et très délicate entre la quantité d'air, la vitesse de projection, la nature du combustible employé, et l'élévation des fourneaux de fusion, d'où résulte que leurs produits peuvent être affectés par de légères variations

DANS LES FOURNEAUX A FER.

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survenues dans l'un quelconque de ces élémens. Quoi qu'il en soit, l'échauffement artificiel de l'air projeté dans ces fourneaux paraissait devoir présenter les mêmes inconvéniens que celui qui résulte des variations de température de l'atmosphère (1); puisqu'on ne voit de différence que dans le degré dela température toujours beaucoup plus élevée (de 13o à 3500 c.), il n'est pas étonnant qu'on ait douté long-temps de l'efficacité de celuici, et il reste encore à trouver la cause des effets avantageux qu'on a obtenus dans les fourneaux et foyers à courant d'air forcé, en y projetant de l'air chauffé à un certain degré. On s'est borné jusqu'ici à évaluer la quantité de chaleur qui est introduite dans l'intérieur des fourneaux par suite de l'échauffement préalable de l'air projeté dans la tuyère, et qui est en effet très considérable ; il importe sans doute de s'en faire une idée; mais cela ne suffit pas pour expliquer les divers effets produits, ainsi que nous le verrons. M. Dufrénoy, dans son mémoire (2) sur remploi de l'air chaud dans les mines à fer de 1'Ecosse et de l'Angleterre, s'est attaché à faire ressortir la différence qui existe entre les quantités de chaleur introduites dans les fourneaux (indépendamment de celles produites dans leur intérieur) lorsqu'on opère à l'air froid, ou avec l'air (1) Il est arrivé assez souvent que le produit journalier en fonte s'est trouvé diminué par suite cle l'échauffement de l'air, particulièrement dans les fourneaux au charbon de bois, auxquels le vent est fourni par des trompes ou des machines àroues hydrauliques.

( 2) Annales des Mines, tome IF.