Annales des Mines (1835, série 3, volume 7)
Page : Image 110
Révision de 16 août 2014 03:37:00, edited by Anonymes
DU MIDI- DE LA FRANCE. TERRAINS TERTIAIRES
214
Environs de Pau.
cristalline ; mais on voit qu'ils contiennent une. certaine quantité de sable et d'argile. A Gaillac , sur le Tarn, la même disposition se représente; seulement le calcaire est beaucoup plus abondant. Au lieu de constituer simplement des rognons, il forme une couche très irrégulière, qui donne de la chaux hydraulique de bonne qualité. Le sommet des coteaux est recouvert de galets. incohérens , qui nous paraissent appartenir à une époque plus moderne, et que nous rangeons dans. le terrain tertiaire supérieur. La route de Pau à Monnein nous fournit un second exemple de rognons de calcaire au milieu de la mollasse; nous le choisissons parmi un grand nombre d'autres, parce que le calcaire, malgré son peu d'épaisseur, présente des traces certaines. de son origine lacustre. Cette route, après avoir suivi le pied des coteaux de-Jurançon pendant à peu près deilx lieues, les traverse à deux re-
prises pour. passer dans la vallée de Monnein. Elle fournit ainsi la facilité d'étudier plusieurs coupes. de ces terrains tertiaires sur une épaisseur très. considérable.
Le bas de la montée est ouvert dans une argile jaunâtre très-sablonneuse, contenant des .
parties endurcies par la concentration d'une assez
grande quantité de fer oxide hydraté. Sur la
route même ces parties ne sont pas assez riches,. et surtout pas assez abondantes pour être exploitées; niais dans plusieurs localités, notamment aux environs de Vie en Carladez, on a exploité, des minerais de fer dans une position identique;.
les minerais des Landes, qui alimentent un
215
assez grand nombre de hauts-fourneaux, appartiennent également à cet étage des terrains tertiaires, et sont, ainsi que nous l'indiquerons plus tard, au milieu des sables de la mollasse. Le terrain de transport ancien , qui recouvre le fond de la vallée du Gave de Pau, cache souvent la couche inférieure que nous venons diquer,, et empêche d'en connaître l'épaisseur. Immédiatement au - dessus, on trouve des argiles très-calcaires, mélangées de rognons entièrement analogues à ceux que nous avons indiqués dans les collines qui environnent Toulouse. Le calcaire augmentant successivement dans cette couche, l'argile calcarifère passe à des marnes blanches, analogues à celles qui existent dans les terrains d'eau douce les mieux prononcés. Ces marnes sont tendres, se délitent à l'air et contiennent des moules rares d'hélices et de paludines, dont la forme est très reconnaissable, mais dont il est impossible de déterminer l'espèce avec quelque certitude. On trouve en outre dans ces marnes des rognons plus durs que la masse, et des nodules tantôt sphériques, tantôt allongés, composés. de couches concentriques, présentant au centre un petit noyau de calcaire spathique. Ces concrétions, semblables à. celles du calcaire d'eau douce de Castres, se retrouvent également dans les calcaires des environs de Narbonne, de Montpellier, d'Aix et de Marseille; elles fournissent un caractère constant, qui permet de regarder tous ces calcaires comme appartenant à une même assise. Quelques galets sont disséminés dans ces marnes.
.Cette couche, dont l'épaisseur est d'environ deux mètres, dans la montée qui conduit an col de
