Annales des Mines (1835, série 3, volume 8)
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CREUSETS-PUISARDS
ques parties, en sorte que la fonte ne pouvait passer que. lentement de l'avant-creuset dans le puisard; bien que l'on eût pris soin de puiser de la fonte toutes les deux heures dans ce dernier, pour en faire arriver de plus chaude de
l'intérieur du fourneau , la fonte s'est cependant épaissie, l'engorgement est devenu complet après quinze heures de travail, et a nécessité la reconstruction du bassin. En le reconstruisant, on a eu soin de le placer à un pied de distance seulement du fourneau, afin de le tenir plus chaud et d'avoir moins d'embarras avec le canal de communication. Du reste, les mêmes matériaux et les mêmes dimensions ont été employés, mais le canal a reçu une largeur de 6 pouces sur une hauteur de 5. Comme la première fois, on a bouché avec un mandrin en bois, et l'on a eu la même difficulté avec le charbon de ce mandrin , qu'il n'a pas été possible de retirer complétement. Ce mode était cependant indiqué, dans le rapport de M. TVachler sur le puisard de Malapane, comme ayant bien réussi mais à Wasserallingen on avait déjà préféré de boucher ce canal avec de la brasque. La communication avec le fourneau s'étant de nouveau trouvée trop embarrassée, on a recommencé la construction une troisième fois. Toutes les dimensions de la deuxième reconstruction ont été conservées; seulement le canal
a été bouché avec du fraisil humecté et bien tassé, et afin qu'il ne fût pas repoussé par la 'pression du métal, on a fermé l'entrée du canal dans le bassin avec une petite plaque de fonte, maintenue elle-
même au moyen d'un petit étançon en fer. De cette façon on a été maitre de laisser arriver
DES HAUTS-FOURNEAUX.
la fonte à volonté ; l'on a parfaitement réussi alors
à dégager le canal de toute la brasque, et le puisard a bien fonctionné. Pour retirer le plus grand avantage possible de ce puisard, il faut y puiser de la fonte au moins quatre fois par jour ; on a chaque fois un peu de
déchet résultant de l'enlèvement d'une petite couche de fonte pâteuse, qui se forme sous le frai-
sil avec lequel on tient le bain couvert après la coulée. Au vent froid cette couche était souvent très graphiteuse; elle est d'autant plus épaisse et plus graphiteuse que les coulées sont plus rares. Les premières poches que l'on retire ne sont souvent pas assez chaudes pour les moulages, on les reverse alors dans l'avant-creuset. Ce léger in-
convénient se présente plus :i7arernent au vent chaud qu'au vent froid. Les fontes obtenues au vent chaud ont même quelquefois trop de chaleur, et le puisard a alors l'avantage de remédier un peu à cet inconvénient. Le puisard permet en outre de couler à toutes les heures sans avoir recours au .nettoyage de l'ouvrage; cette opération donnait anciennement
lieu à autant de déchet à peu près, que l'écumage du bassin en occasionne aujourd'hui ; mais
comme cette méthode fait gagner encore tout le temps perdu pour le fondage , il en résulte que l'on fera maintenant vingt-six à vingt-sept charges au fourneau de Niederbronn, pendant les vingt-quatre heures, tandis qu'avant l'emploi du puisard on n'en faisait que vingt-quatre pendant ce temps. Un autre avantage assez important -qu'offrent encore les puisards .consiste en ce qu'ils diminuent de beaucoup le travail du fourneau; car, faisant évi-