Annales des Mines (1835, série 3, volume 8)
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MACHINES A COLONNE D'EAU 376 moellons sont taillés d'équerre dans les lits et joinC
sans démaigrissement, sur toute leur épaisseur qui est de 3o centimètres. Cette préparation des pierres a permis d'atteindre une juxtà - position presque parfaite, et leurs petites dimensions en ont rendu la pose très facile. L'emploi de tels moellons, taillés sur toutes les faces, en contact et facilement maniables, rend impossible toute solution de conti-
nuité dans le mortier, et annulle par conséquent toute chance de filtration, en admettant toutefois que le mortier soit hydraulique : on a effectiveruent acquis la certitude qu'il ne s'est pas fait une seule voie d'eau vers les galeries inférieures. Le bassin intérieur est construit comme l'aqueduc; on a eu soin d'éviter les joints dans les angles et pour cela on a fait usage de moellons particuliers, dans lesquels on a refouillé soit des angles droits rentrans , pour les quatre coins du bassin; soit des portions de rainures pour les coulisses servant à recevoir les cloisons transversales ; son dallage est à 3 mètres en contre-bas de celui de l'aqueduc,
et cette différence de niveau est rachetée par un mur vertical. Toutes ses parois sont en moellons piqués de orn,5o de queue, et le dallage.repose sur un béton épais de om,3o. Le bassin extérieur n'est pas construit avec autant de soin que le précédent; on n'y a fait usage que de moellons essemillés sous quatre chaînes en pie rres de taille pour les coulisses des cloisons qui le divisent en trois compartimens. .La destination de l'aqueduc et le mode de con1
struction que nous Venons d'indiquer, ont impérieusement exigé l'emploi d'un bon mortier hydraulique. Aussi, le choix des matières qui devaient le composer a74.-ii été pour moi l'objet d'une
attention particulière.
DE LAMINE D'HUELGOAT ( FINISTÈRE ).
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J'avais songé d'abord à fabriquer de la chaux hydraulique artificielle à double cuisson, lorsque M. Avril me fit part de ses recherches sur les mortiers. Elles l'avaient conduit à la découverte d'une roche en décomposition, encaissée dans un terrain de grauwacke; circonstance qui lui a fait donner improprement ce nom, qu'on lui a conservé depuis dans les travaux des ponts et chaussées. Cette roche est d'un rouge jaunâtre, parsemée de paillettes de mica, et se rapproche très certainement, par sa nature et les circonstances de son gisement, des masses amphibol igues qui ont surgi au milieu du terrain de transition aux diverses époques de sa dislocation. Des expériences faites avec une méthode et un soin remarquables, par M. Avril, ont établi l'excellence de cette matière comme pouzzolane artificielle , lorsqu'elle a été préalablement cuite dans
un four, et l'ont conduit à la proposer pour la construction du canal de Nantes à Brest, où a été employée avec un très grand succès. Convaincu des qualités hydrauliques des grauivack es cuites, je m'étais décidé à les envoyer chercher fort loin, lorsque M. Gamin (1), alôrs sous-directeur de l'établissement , eut l'idée d'essayer une roche porphyrique à base .de feldspath en décomposition, quoiqu'elle n'eUt à la vue aucun rapport avec la grauwacke , puisqu'elle est d'une (1) Garran et son collègue M. Nailly , alors sousdirecteurs, avaient été chargés dela conduite de ces divers travaux de maçonnerie; ils se sont acquitfts de cette dirn-, cile mission avec beaucoup de succès, et je plais à rendre ici un témoignage public de l'utile secours que j'ai trouvé dans leur talent.