Annales des Mines (1835, série 3, volume 8)
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EMPLOI DES COMBUSTIBLES 41° Peut-être avons-nous mal compris? suivons quelques lignes plus bas je vois : « Parce que l'air ne se dépouille de tout son oxigène qu'après avoir traversé une épaisseur de combustible, qui vraisemblablement n'est pas de beaucoup inférieure à
celle nécessaire pour épuiser l'oxi gen e de l'air froid
non comprimé. » Même préoccupation en faveur de l'air non comprimé à la vingt-troisième ligne... « On ne pourrait le faire pénétrer ( l'air chauffé) avec la densité de l'ai/' atmosphérique qu'en faisant une dépense de force motrice considérable. » On ne voit aucune nécessité d'arriver à la densité de r air atmosphérique; et il vaudrait mieux, ainsi que le remarque l'auteur, 'dépasser cette densité. Il y a dans tout ceci erreur et confusion d'idées;
l'air n'entre jamais dans un haut-fourneau'que par l'effet d'une compression plus ou moins forte, ou
d'une vitesse imprimée à l'aide d'une machine; la combustion qui a lieu dans un air comprimé, ou bien au milieu d'un courant d'air possédant une certaine vitesse, doit être excitée à peu près au même degré et de la même manière dans ces deux cas, parce que le résultat est toujours demeure en contact un pl us grand nombre de molécules d'oxigène et de combustible dans un temps donné:il est certain d'ailleurs que l'air projeté dans un fourneau se dilate au sortir de la tuyère, et au moment où les
parois qui le contenaient viennent à lui manquer; mais il continue à se mouvoir dans la même direction , et bien qu'on ne puisse déterminer la densité et la vitesse qu'il possède à une certaine distance de l'orifice d'écoulement, encore moins savoir si dans l'intérieur de l'ouvrage il est à la densité ordinaire de l'air de l'atmosphère, on doit reconnaître qu'il
DANS LES HAUTS-FOURNEAUX.
y a un prompt affaiblissement dans sa densité en raison de l'extension de volume qu'il tend à prendre au sortir de sa prison, et par l'effet de la cha-
leur qu'il éprouve bientôt dans l'ouvrage. D'un autre côté, la vitesse de l'air projeté doit être altérée par les divers obstacles que l'air rencontre dans son mouvement : il est clone assez difficile de se
faire une idée exacte de l'état de l'air introduit dans un fourneau et contenu dans l'espace circon-
scrit par un rayon de six pouces autour de la tuyère; toutefois, je suis porté à croire que le degré de sa compression (ou sa force élastique) est tou-
jours bien au-dessus de celui de l'atmosphère. II. Quant à la théorie des effets de l'air chaud (page 279) donnée par l'auteur, et qui se résume en un fait assez vulgaire, savoir :l'accroissement de
l'énergie de la combustion par l'élévation de la température de l'air qui la produit , il faut faire remarquer que fair lancé froid dans un fourneau, s'échauffe nécessairement à une petite distance audessus dela tuyère, en raison de la chaleur de l'ou-
vrage, et que la principale différence qui existe à cet égard entre l'air projeté froid et fair projeté chaud, consiste en ceci que la combustion rapide et
énergique dut charbon commence à s'opérer plusieurs pouces plus bas dansfouvrage , lorsque 17 air a été préalablement échauffé à une certaine
température; on aperçoit encore que l'air froid
enlève un peu de chaleur au foyer pour at-
teindre à la température de celui-ci, et enfin que l'état de dilatation où se trouve l'air préalablement échauffé, doit recevoir une compensation (relativement à l'air froid), soit par une plus grande vitesse de projection, soit par une faculté comburante plus énergique.