Annales des Mines (1836, série 3, volume 9)
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TRAITEMENT DES MINERAIS AUROARGENT.
loths , en sorte que l'on peut admettre que par 10 th d'argent du minerai on charge à peu près 3 livres de plomb, et par i loth d'argent du minerai et des mattes environ 2 livres. C'est ainsi que, pour 3oo à 320 quintaux de minerai de 8 loths, il faut 75 à 76 quintaux de plomb.
Percée.
On divise cette quantité en 16 parties, dont chacune reste pendant 8 heures dans le creuset de percée, en contact avec les maties riches, au fur et à mesure que celles-ci sont percées de l'avantcreuset. Cette fraction d'une charge de plomb, qui varie entre 4 à 5 quintaux , constitue ce que l'on appelle un ausguss (puisée ). Peu de temps avant de percer, on met une partie de cette dose de plomb ( ausguss) dans le creuset de percée, et on le fond sous des charbons ardents. Au moment de la percée, un ouvrier agite le bain de plomb avec une barre de fer tournée en spirale à son extrémité, pour amener bien en contact le plomb et les mates. Dès que celles-ci se refroidissent , on les enlève disques par disques en laissant toutefois, pour éviter l'oxidation ou la perte mécanique du plomb, une légère couche de mattes à la surface du plomb. Vingt minutes après, on perce de nouveau en agitant encore; à chaque percée on ajoute une partie du plomb, jusqu'à ce que les 4 à 5 quintaux d'un ausguss se trouvent rassemblés dans le creuset de percée. Ce travail se continue ainsi pendant 8 heures sur la même dose de plomb, mais il faut que la dernière portion de ce métal ait été placée dans le creuset, au moins deux heures avant la fin de cette période. Si le lit de fusion ne donne pas assez de maties pour percer trois fois par heure, on recharge de
DANS LA BASSEHONGRIE.
43 \ suite les maties que l'on vient d'enlever du creuset de percée. Les 8 heures écoulées, on puise avec une poche en fer le plomb suffisamment enrichi, et on le verse
dans des moules enduits d'argile, de manière à former des disques de 25 à 3o livres. Les campagnes de ce travail ne durent qu'une Marche semaine ; les dimanches on répare les fourneaux, du fourneau' et les lundis matin on reprend le fondage. L'allure est moins chaude que dans la fonte crue, le lit de fusion plus fusible; une descente des charges lente permet de recharger plusieurs fois.de suite les mêmes mattes pour mieux les désargenter. 11 importe aussi de percer peu à la fois , afin que la masse de plomb puisse bien réagir sur l'argent des mattes.
Le vent est faible, le gueulard et le nez sont obscurs, la flamme de l'oeil est faible. Les scories sont très fluides , mais se refroidissent promptement et sont par cette raison très impures, c'est-à-dire entremêlées de parties sulfurées. Elles se rapprochent par leur composition des protosilicates , et contien-
Scories.
nent ordinairement de loth d'argent au quintal.
Par 24 heures on peut fondre 4o à 45 quintaux Production. de minerai et de schlichs, et le produit s'élève à o
quintaux de plomb riche et 15 à 20 quintaux de mattes, dont la richesse varie de 10à 22 loths , selon la teneur du lit de fusion. Ces mattes ont en général une richesse supérieure à celle du lit de fusion, même en tenant compte de l'argent con-
tenu dans les maties de concentration que l'on ajoute au chargement. Les mattes d'imbibition sont grillées à plusieurs feux et repassées au même
travail, jusqu'à ce qu'elles renferment 15 à 20 de cuivre et pas au-dessus de 16 loths d'argent. On commence ordinairement les campagnes