Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1836, série 3, volume 9)

198

RECHERCHES

avec une montre ordinaire; il me parut, après plusieurs essais, être d'environ de minute , ce qui, en ayant égard au temps que le son mettait à revenir du fond à l'orifice, suppose une chute d'environ 400 mètres. La chute de chacun de ces blocs se terminait par un coup sec et violent qui annonçait qu'il tombait et qu'il s'arrêtait sur des masses solides. Ces masses solides ne sont cependant elles-mêmes, selon toute apparence, que la partie supérieure de l'amas de débris produit par l'éboulement. Dans cette seconde ascension , je pris avec la boussole les directions de divers points sur les

bords du cratère, sur le Piano del Lago, etc. ; et, pour rendre cette détermination plus exacte, j'eus l'idée d'orienter ma boussole d'après la position du soleil. Comme c'était le 20 septembre, jour de l'équinoxe, le soleil, après s'être un peu détaché de l'horizon de la mer , devait se trouver à très peu près à l'Est, et -je remarquai avec surprise qu'en dirigeant vers le centre de son disque te point Est de ma boussole, l'aiguille ne tombait qu au Nord 4. O., tandis que dans cette partie de la Sicile la déclinaison est généralement d'environ 16r' , et tandis que M. Fischer, en 1829, avait trouvé sur cette même cime de l'Etna une déclihaison de 18°35'. Je conclus de là que sur la cime de l'Etna l'aiguille aimantée se trouve aujourd'hui ramenée vers le méridien vrai d'environ tandis qu'en 1829 elle en était écartée d'en2° viron 2° en sus de la déclinaison ordinaire. Si l'Etna était une montagne ordinaire, ces deux observations seraient contradictoires ; mais comme

entre les deux observations a eu lieu la grande éruption de 1832, tout s'expliquera facilement,

-

SUR LE MONT ETNA.

199

pourvu qu'on admette que sur la surface d'un vol-

can la direction de l'aiguille aimantée est in-

fluencée par l'état dans lequel se trouve, au moment de l'observation, l'appareil volcanique. Depuis mon retour, j'ai trouvé qu'en ne supposant qu'une déclinaison de 140 dans toutes les observations de direction que j'ai faites, non-seulement de la cime de l'Etna , mais encore de divers points du Piano del Lugo , ces observations se rap-

portaient sur ma carte beaucoup plus facilement qu'elles ne l'auraient fait si j'avais supposé la déclinaison de 16 , comme dans le reste de la contrée. Le 19 , lorsque l'horizon de l'Etna eut perdu la transparence du matin, nous redescendîmes vers la Casa laglese, en repassant près des flammes sulfureuses dont j'ai parlé plus haut, et nous suivîmes quelque temps la crevasse qui leur donne issue. Cette crevasse passe à l'est de la Casa Inglése, elle rase ensuite la Torre del Filosofo , et va se perdre vers l'extrémité du Piano del'Lago , dans la direction de la Montagnuola. Je la décrirai plus loin, ainsi que la Torre del Filosofo ensuite vers c elle-même. Nous nous le bord oriental du Piano del Lago , au haut de là crête du Serre del Solfizio, d'où nos regards, plongeant sur le vaste cirque du val del Bove l'embrassaient dans son entier. Je m'y arrêtai longtemps pour me rendre compte de sa forme et pour prendre les notes et les angles qui m'ont fourni les premiers éléments d'après lesquels je l'ai décrit

et figuré. Je mesurai, par exemple, à quelques minutes d'intervalle la dépression apparente de Catane ( 5°58' ) et de Santa-Anna (90 29 ; c'est au moyen de cette dernière observation, que j'ai reeti--