Annales des Mines (1836, série 3, volume 9)
Page : Image 136
Révision de 27 mars 2015 15:22:49, edited by Anonymes
264
NOTICE GÉOLOGIQUE
SUR LE DÉPARTEMENT DES LANDES.
sur la côte, et que nous désignerons sous le nom de &unes littorales, sont aplaties, peu élevées
an-dessus du sol environnant, dirigées comme les cours d'eau dont elles couronnent les rives, et assez généralement couverte3 d'une végétation languissante, sauf celle des pins qui est admirable. Cette direction constante des dunes centrales n'offre rien d'extraordinaire, si on réfléchit que, comme le prouve journellement l'expérience dansles dunes littorales, le plus léger obstacle suffit pour arrêter le sable desséché et poussé par les vents, obstacle. qui dut se rencontrer d'abord sur lesbords humides des ruisseaux qui furent naturellement les premiers points qui se couvrirent de végétation quand la mer cessa de couvrir cette contrée de ses eaux. Si l'on porte ses regards sur le rivage de l'océan compris entre les embouchures de la Gironde et
de l'Adour,, on n'aperçoit, sur une longueur de
56 lieues et sur une largeur de lieue ou environ, e des montiez]] es d'une blancheur éblouissante, dépourvus, comme ceux de l'intérieur, de débris de coquilles fossiles , et privés en outre de toute végétation. Ces monticules nombreux et à 'cimes ï
arrondies sont séparés les uns des autres par de peti Les plaines basses et humides , connues sous le nom de lettes , Où Croissent naturellement quelques brins d'herbe. Ils sont en totalité formés de sable quartzeux, blanc, assez fin, apporté par le
flux de la mer, desséché ensuite par les vents après le reflux, et transporté par eux dans l'intérieur des terres, jusqu'à ce qu'un obstacle se présente. Alors il s'amoncèle , et le monticule qui se forme offre une surface ondulée, dont les rides ont leur conca-
vité tournée du côté du vent. Lorsque la cime de l'obstacle est atteinte par les sables, ceux-ci, arri-
265
vant tantôt en tournant sur eux-mêmes, tantôt en faisant de petits bonds, le franchissent et tombent de l'autre côté, où ils présentent une surface de talus faisant, avecla verticale, des angles de 5o à
6o degrés; tandis que les tangentes à l'autre sur-
.
face, en ses points les plus élevés, ne font avec cette ligne que des angles de 15 à 25 degrés.
Maintenant il est facile de se rendre compte
comment, au gré des vents dont ils sont pour ainsi dire le jouet, les monticules s'élèvent, s'abaissent et se meuvent en conservant leurs distances respectives, ou se rapprochent si quelqu 'obstacle, comme une forêt, vient à se rencontrer dans la direction de leur marche. Aussi les trouve-t-on, tantôt isolés, tantôt enlacés les uns dans les autres,
et ne laissant plus apercevoir que leurs cimes
arrondies et ridées ; d'autrefois, comme du côté de Biscarosseformant jusqu'à trois chaînes régulières, fort étendues, parallèles ou à peu près au rivage
de la mer, et avant chacune leurs versants est
et ouest également inclinés par suite de l'égale action qu'exerce sur eux le 'vent qui s'engouffre
entre ces chaînes. Les vents qui soufflent le plus ordinairement et avec le plus de force sur la côte, sont ceux de sudouest, d'ouest et de nord-ouest. Aussi remarquet-on que les dunes avancent vers l'est, c'est-à-dire dans l'intérieur des terres, où elles font disparaître pour toujours, et souvent sans en laisser la moindre trace, les champs, les étangs, les habitations et les forêts. Cependant il arrive quelquefois qu'on retrouve des vestiges de`celles -ciqui se présentent
sous la forme de puits- verticaux et coniques, à parois noires. Ces puits, à l'argile près qui leur manque, ressemblent à ceux que nous avons
-