Annales des Mines (1836, série 3, volume 9)
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NOTICE GÉOLOGIQUE
ment le niveau des eaux s'établît à la hauteur actuelle , ce qui n'est pas facile à prouver, mais encore qu'il ne s'est f'ait aucun changement sur une côte dont tous les éléments sont si mobiles; toutes choses contraires à ce qui se passe sous nos yeux.
En parcourant la plage, qui d'ailleurs s'en-
fonce par une pente très-douce sous les eaux, nous avons été témoin d'un phénomène très-curieux.
C'est celui d'un courant marin qui se forme au moment où la mer, ayant atteint sur cette plage la limite d'un de ses flux , va se retirer pour reve-
nir de nouveau. A cet instant naît de la plage même, et entre deux rives de vagues, un courant instantané qui se dirige presque parallèlement au rivage, et avec une très-grande rapidi té, vers le sud,
comme si l'eau était refoulée ou aspirée vers ce point avec .une force extraordinaire.
Supposons maintenant que ce courant en rencontre un autre venant de l'intérieur des terres, et dont la vitesse se trouve toujours être beaucoup
plus faible que la sienne , il est évident qu'il en infléchira la direction et que tous deux perdront de leur vitesse. Alors ils abandonneront sur la rive droite une partie du sable qu'ils entraînent. Si à' ce sable, nous ajoutons celui enlevé aux dunes par les vents qui peut-être soufflent plus fréquemment du N.-O. que de tout autre point, il sera facile de se rendre compte -comment tous les
cours d'eau de la côte de Gascogne ont la tendance qu'on observe à porter leurs embouchures vers le sud.
La quantité de sable apportée par les vagues,
chassée de dessus les dunes par les vents et 'charriée par les rivières, est quelquefois si considérable,
269 celles-ci en est fermée, soit en que l'embouchure de partie,soitcomplétement.C'est ainsi que,vers i 5oo,. le cours de l'Adour fut forcé, un peu au-dessous de SUR LE DÉPARTEMENT DE3 LANDES.
Bayonne, de se diriger vers le nord à travers les du nes,et vint déboucher à 3 -; mvriamètres au delà,
c'est-à-dire à Vieux-Boucau. 'De grands travaux exécutés dansle nouveau chenal, et, plus que tout cela, une crue d'eau extraordinaire arrivée le 28 sept. 1579, à basse marée, ramenèrent le fleuve dans son ancien lit, en écartant à droite et à gauche les
sables qui faisaient refluer l'eau jusque dans Bayonne même.Enfin, en t 694,1a barre s'exhaussa
de plus de 3 mètres au-dessus de la haute ruer, su rexhaussement qu'on ne peut attribuer qu'à l'action du vent sur les dunes voisines, et le fleuve se porta vers le sud, d'où des travaux considérables l'ont ramené dans son ancien lit. Nous terminerons ces observations, sur les inté-
ressantes dunes du golfe de Gascogne, par ..tine indication succincte du procédé employé pour les fixer.
Le cas le plus général qui puisse se présenter est celui où il s'agit de fixer tout ou partie d'une dune située de manière à recevoir des sables chassés par tous les vents. On commence par la mettre à l'abri de ceux qui pourraient être poussés par
le vent d'ouest, au moyen d'une palissade en plateaux de bois jointifs, ou d'une série de piquets, entre lesquels ou enlace des branches: c'est contre cette digue, dirigée du nord au sud, que les sables
viennent s'accumuler. Lorsqu'on emploie des plateaux on les laisse indépendants les uns des autres, afin de pouvoir les relever plus facilement, quand le sable qui s'est amassé contre eux est en assez grande quantité pour les faire disparaître 18 Tome IX, 1836.