Annales des Mines (1836, série 3, volume 9)
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MERCURE
DE PEÏRAT ( HAUTE-VIENNE ).
tradition du pays , aurait appartenu au prince Guy de Lusignan. Du mercure, déposé dans une officine du château , aurait pu s'être épanché dans
les fissures de la roche , et dans cette position
faire- naître des doutes sur sa véritable origine. Sans me laisser arrêter par cette incertitude, j'ai
voulu examiner les lieux, et alors j'ai acquis la conviction que le mercure existait naturellement dans la roche qui le recèle. Pour mettre à même de fixer les idées sur les nouvelles considérations géologiques que cette découverte présente , et sur les espérances qu'il est permis d'y rattacher dans l'intérêt de la richesse minérale du pays, je crois nécessaire de donner une notion générale dela topographie des lieux et de la nature des terrains environnants. Le bourg de Peyrat-le-Château qui, par tradition bien plus que par son importance, conserve encore le nom de ville, est traversé par la nouvelle route royale no i 4o de Figeac à Montargis. Éloigné d'environ deux lieues de la ville d'Eymou-
tiers sur la Vienne, de trois lieues de la ville de Bourganeuf (Creuse ), de quatre lieues de la mine .de houille de Bosmoreau, d'un- deux kilomèt. de la rive gauche de la Maude , ce bourg est situé sur le versant occidental d'un vaste plateau grani-
tique et sur la 'rive gauche d'un étang considérable d'où s'écoulent, d'une chute de 3o pieds, des eaux assez abondantes pour suffire aux besoins d'une usine importante, et dont l'emploi est borné au-
jourd'hui à servir de moteur à trois roues de
moulin. , Sans être très-grand, le bourg de Yeyrat réunit toutes les ressources nécessaires pour la nourriture et le logement des ouvriers qu'une exploita.
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tion pourrait y faire appeler. La population de la commune est de 2,5oo âmes. Deux cents ouvriers maçons s'en éloignent chaque année, vont chercher du travail à Paris, à Lyon, à Bordeaux, pendant la belle saison, et reviennent en hiver avec le fruit de leurs économies.
Au nord-est de Peyrat, s'élève, par gradins, une chaine de collines dont les montagnes du Larron, de la Quenouille et des, Bordes forment les points culminants. Leur élévation au-dessus du niveau de la mer ne peut être évaluée à moins de cinq à six cent mètres. Au-dessous de Peyrat, le plateau primordial, parsemé de mamelons en bon état de culture et sillonné par des gorges couvertes de riches prai-
ries, s'étend du sud au nord en s'abaissant à
Fouest, où les eaux dont il est arrosé vont s'unir à celles de la Maude et de la Vienne. Les hautes sommités qui dominent à. l'est, ces riantes campagns , sont formées d'un granite à grains moyens. On y exploite de belles masses de cette roche; elles se laissent tailler aisément ,. et conservent bien les moulures dont on les décore; on les a employée § avec- succès dans la construc-
tion du pont , à une seule arche surbaissée- de vingt mètres d'ouverture, qu'on a récemment élevé
près de Peyrat , sur la Maude.
A mesure qu'on s'abaisse , le granite change de
nature; le mica, noir s'y montre en plus grande' proportion, et de nombreux cristaux de feldspath blanchâtre qui y sont disséminés lui donnent l'aspect porphyritique.
La roche ne conserve pas uniformément ce caractère; dans quelques parties, les cristaux. de eldspath sont plus rares et cessent parfois de se