Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1836, série 3, volume 9)

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RECHERCHES

cônes parasites produits par les éruptions latérales du volcan. D'autres fois des scories en fragments détachés les uns des autres, d'une grosseur variable, mais qui ne dépasse que rarement celle dela tête, forment,

sur des pentes inclinées d'une quantité très-sensible de 15 à 32° par exemple, une couche assez uniforme, ayant souvent plus d'un mètre de puissance, et bordée de part et d'autre par un rebord plus élevé, semblable à une espèce de digue qui se termine extérieurement par un talus assez rapide. Ce sont les traces du passage de laves qui se sont écoulées rapidement. Enfin, dans d'autres cas plus fréquents encore, des scories d'un grain très-variable, les unes très-

légères, les autres très-denses et presque compactes, en blocs de toute grosseur, depuis celte d'un

grain de sable jusqu'à plusieurs mètres de côté,

tantôt indépendants les uns des autres, tantôt aggrégés en lopins irréguliers, tantôt anguleux, tantôt grossièrement arrondis, se trouvent confusément entassés sur de vastes surfaces légèrement inclinées. Ces surfaces , qui dans leurs détails présentent un désordre presque effrayant, mais

qui, dans leur ensemble, présentent des pentes assez régulières, portent le nom de cheires, sicilien, schiarm. Ce sont les surfaces des coulées de laves qui se sont répandues sur des pentes médiocres, c'est-à-dire de i à Sou oo environ. Lorsqu'on surmonte les obstacles que le désordre d'une cheire oppose aux pas de l'observateur, on trouve que sa surface ne se compose que de frag.ments irrégulièrement entassés et soulevés les uns sur les autres, dont quelques-uns sont en équilibre et faciles à mettre en mouvement, d,-)nt quelques

583 autres sont placés en appui et en arc-boutant les SUR LE MONT ETNA.

uns contre les autres, dont quelques uns même des plus grands, sont redressés verticalement, et comme plantés au milieu des autres à l'instar des pierres druidiques. Si on scrute d'un oeil attentif les intervalles de ces blocs, en commençant par les points où leur accumulation est la moins épaisse, on voit bientôt

qu'ils ne sont tous que des fragments détachés dune masse continue, scoriacée elle-même à sa surface, le plus souvent tiraillée et tourmentée, dans laquelle on ne tarde pas à reconnaître la masse solidifiée de la lave elle-même. La surface

de cette lave est presque toujours extrêmement irrégulière; quelquefois elle est hérissée d'appendices encore plus scoriacés que la masse, d'une forme bizarre et presque fantastique, qui se perdent et se confondent au milieu des scories détachées; d'autres fois elle présente des cannelures

tantôt rectilignes, allongées dans le sens de la pente, comme si la masse s'était étirée avant de se solidifier, tantôt courbes et tournant la convexité de leur courbure vers le bas de la pente, comme si la masse s'était au contraire froncée en se solidifiant. Rarement la surface de cette masse solide offre, même en grand, quelque uniformité, presque toujours elle présente des ondulations multipliées; presque toujours aussi, elle est partagée par des fentes irrégulières, de part et d'autre desquelles elle se trouve à un niveau dif-

férent, comme si, avant de se réduire à une inertie complète, elle avait été travaillée par de violents efforts et s'était irrégulièrement affaissée.

Quelquefois la masse entière de cette partie so-

lide se trouve retroussée et vient présenter sa