Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1836, série 3, volume 9)

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RECHERCHES

tout le fond ; elle s'y est accumulée sur une hauteur de plus de 12 mètres, et s'y est arrêtée. Le Simeto , en coulant ensuite sur sa surface, l'a entamée d'abord dans sa partie la plus avancée,. vers le bas de la vallée, et y a ouvert une échancrure qui s'agrandit progressivement en remontant, et au haut de laquelle il forme une cascade. Pendant longtemps le recreusement de la vallée a marché par la chute successive des gros prismes

verticaux, dans lesquels la lave est divisée, et dont la cascade formée par le Simeto , déchaussait suc-

cessivement la base. Mais tout récemment, afin de protéger une prise d'eau située au bas de la cascade, sur la rive droite, on a construit un mur qui empêche l'eau de suivre son ancienne rigole, et l'oblige de couler sur une partie de l'escarpement, qui forme une corniche saillante, et dont elle ne fait qu'user légèrement la surface supérieure. La pente de la vallée doit être ici d'environ 48 minutes. Plus anciennement, un autre courant de lave était descendu dans la vallée du Simeto, un peu au-dessus d'Aderno , en avait rempli et nivelé le fond, et s'était étendu en large nappe horizontale dans l'élargissement que la- vallée présente au confluent du Salso. Depuis lors, le Simeto a recreusé sa vallée sur

une largeur de 5oo mètres, à travers la plate-. forme très-unie que forme cette lave, et elle présente aujourd'hui, des deux côtés, des escarpements de I o à 12 mètres de hauteur, dans lesquels elle se divise en gros prismes verticaux d'un aspect

basaltoïde, mais cependant plus gros et moins réguliers que ceux de la plupart des colonnades basaltiques. La pente de la vallée doit être ici

sur, LE MONT ETNA.

587 d'environ 44 minutes. Il est évident que la lave s'y est arrêtée faute de pente, et s'y est refroidie dans un état de repos presque complet. Le Simeto a recreusé sa vallée au pied des es-

carpements de cette lave, plus profondément ne l'était lorsque la lave a coulé, et il a

mis à découvert au-dessous de la base des prismes

une épaisse assise de gros cailloux roulés, dans laquelle on trouve des blocs d'une lave encore plus ancienne ; il a même mis à découvert des couches fortement redressées, d'un grès quartzeux, à ciment de .calcaire jaunâtre, que je crois devoir

rapporter au terrain crétacé inférieur, et dont les tranches supportent non-seulement les produits volcaniques modernes, mais aussi les roches basaltohles qui forment les beaux escarpements prismatiques et le plateau d'Adermo. DISTRIBUTION DES PRODUITS DES ÉRUPTIONS MODERNES SUR LA SURFACE DU MASSIF DE L'ETNA.

On voit par ce qui vient d'être dit, que la lisière orientale de la base de l'Etna a éprouvé des changements notables par l'effet des éruptions modernes. Il en est de même des autres parties de la circonférence du massif volcanique. Thucydide nous représente une armée carthaginoise arrêtée sur la côte près de Taormina, par une coulée de lave qui venait de descendre jusqu'à la mer et de former le promontoire de Schisso, l'an 396 avant J.-C. En 1669,la coulée qui se fit jour près de Nicolosi coula jusqu'à la mer, et couvrit d'une assise qui a souvent plus de 20 mètres d'épaisseur, un grand nombre de villages et de terrains cultivés. Elle Tome IX, 1836.

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