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Annales des Mines (1836, série 3, volume 9)

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SUR LE MONT ETNA.

RECHERCHES

s'accumula sur une grande .épaisseur derrière les murs de la ville de Catane, qui faillit être ensevelie, et, se détournantpour entrer dans la mer, elle donna naissance à un nouveau promontoire qui constitue aujourd'hui un des abris du port de Catane. Les produits des éruptions modernes s'accu-

mulent avec une rapidité remarquable sur ces

parties du massif volcanique les plus éloignées du centre. Le pied des monuments grecs et romains

qui subsistent encore dans la ville de Catane est enseveli sous les produits des éruptions modernes.

Des coulées déjà- anciennes ont comblé le port d'Ulysse, situé au nord de cette ville. D'autr'es sont venues s'étendre et s'accumuler aux environs de Giarre et d'Aci-Réale , sur la surface du terre-

plein bombé qui forme la ceinture du massif volcanique, et elles en ont cornplétement changé la configuration. Au contraire, et c'est peut-être un des faits les plus remarquables que l'Etna présente à l'observation, les parties centrales et les plus élevées du

massif ne s'accroissent presque pas par l'accumulation des déjections ; à la vérité, le cône supérieur s'écroule et se réédifie de temps à autre, mais le Piano-del-Lago au milieu du quel il s'élève,

ne reçoit par l'effet des éruptions, que des surcharges extrêmement légères. L'emplacement de la Torre del Filosofo, petit monument antique situé entre la Casa Inglese et le Serre-del-Solfizio , est encore le sommet d'une petite protubérance du Piano-del-Lago. Ce serait encore aujourd'hui un des points qu'il seraitle plus naturel de choisir,- si on voulait établir quelque construction sur la surface de ce terre-plein. Cet

si 9 endroit est cependant situé de la manière la plus favorable possible pour l'accumulation des déjections incohérentes; car non-seulement les cendres et les scories, mais même des blocs de plus d'un mètre cube, rejetés par le grand cratère, retombent beaucoup au-delà. Ainsi il parait, d'après la seule disposition des lieux , que depuis la construction de ce monument, les déjections inco-

hérentes et les courants de lave qui se sont répandus sur le Piano-del-Lago n'en ont pas changé la configuration d'une manière sensible. Mais 'l'existence même de la Torre del Filosofo fournit une preuve encore plus irréfragable de l'excessive lenteur 'avec laquelle ces produits s'accumulent sur les parties élevées du massif volcanique.

Le nom de ce petit édifice vient de ce qu'on a cru pendant longtemps qu'il avait été habité par Empédocle, lorsque ce philosophe observait l'Etna.

Plus tard on y a vu un temple de Vulcain. Au-

jourd'hui on paraît s'accorder à croire que ce n'é-

tait qu'un tombeau ou peut-être un belvédère construit pour l'agrément de l'empereur Adrien lorsqu'il monta sur l'Etna. Toujours paraît-il certain que cet édifice est d'origine antique. Voici en quels termes le chanoine Recupero dé-

crit cette construction d'après des observations faites à une époque où elle était moins dégradée Sur ce plan ( le qu'elle ne l'est aujourd'hui : « ,» Piano-del-Lago ), presque sur la ligne du monte Frumento , sur une saillie assez considérable que je crois être un volcan très-ancien, a été bâti un édifice vulgairement appelé Torre del Filosofo. Il y a deux siècles ( ceci a été écrit avant 174 )

il était sur pied presque dans son entier, car Filoteo et le père Fazello assurent que la voûte