Annales des Mines (1836, série 3, volume 9)
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RECHERCHES
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SUR LU MONT ETNA.
pieds : c'est lit où elle conserve la plus grande chaleur. Aujourd'hui nous avons grimpé sur
encore pâteuse, la partie supérieure et déjà refroidie de la coulée n'adhère pas au sol et exerce une énorme poussée, par l'effet de laquelle elle
froide; mais il est sûr qu'en plusieurs endroits elle exhale encore beaucoup de fumée, et les
se ride, se tourmente, se déchire ; ce qui contribue
cette lave, et sa surface paraît entièrement
habitants assurent qu'où la lave est très-épaisse il en arrive toujours de même pendant quelques
années, ce que je suis fort disposé à croire un corps solide de feu si épais et si étendu doit conserver sa chaleur un grand nombre d'années; la surface se noircit et se durcit bientôt, et enferme le feu liquide en-dedans, dans une espèce
de boîte qui écarte toutes les impressions de l'air extérieur et du temps. C'est ainsi que j'ai
vu, plusieurs mois après les éruptions du Vésuve, une couche légère de lave de quelques pieds qui
resta rouge au centre longtemps après que la surface fut refroidie ; et en plongeant un bâton
dans ses crevasses, il prenait feu à l'instant, quoiqu'il n'y eût au-dehors aucune apparence . de chaleur. » Faufas , histoire naturelle des
volcans, p. 6o. )
M. Poulett-Scrope dit, dans son ouvrage sur les
volcans, page ioi, qu'il a observé en 1819 , sur
les flancs de l'Etna, dans le Val-del-Bove, un courant de lave qui , neuf mois après son émission, avançait encore lentement à raison d'environ un
mètre par jour. Ce dernier fait et le mouvement que conserva pendant dix ans la lave citée plus haut par Dolomieu , sont des conséquences nécessaires de la
longue durée du refroidissement total. On conçoit en effet que tant que dans l'épaisseur d'une coulée de lave il reste une assise dont la température n'est pas descendue au-dessous du terme où la lave est
en partie au désordre qui forme le caractère des coulées refroidies sur des pentes. Dans ce cas l'écorce supérieure de la lave se-trouve à-peu-près dans la même situation qu'un%lacier qui , ne pouvantadhérer à la montagne qui le supporte, à cause de la fusion continuelle de ses parties inférieures, glisse sur sa surface et se tourmente par l'effet du glissement. Les grands glaciers des Alpes glissent quelquefois de cette manière sur des pentes qui ne dépassent pas 30 .
Pour compléter le tableau des effets que produisent les éruptions de rEtna , j'aurais encore à passer en revue plusieurs circonstances reniarquahl es;maisqui pour la plupart me détourneraient
en ce moment de mou objet, et dont quelques-
unes trouveront leur place plusloin. il m'importait surtout de faire connaître celles qui influent sur les manières dont les produits volcaniques s'entassent sur les flancs de la montagne ,et pour cela il ne me reste guère qu'à parler des déjections de matières incohérentes. On sait que le courant de fluides élastiques, qui dans toute éruption volcanique joue un rôle principal , entraîne toujours avec sous forme de
lui'de cendres, des blocs, de scories, de lapilli ou
parties détachées, soit des parois de l'orifice volcanique soit de la lave qu'il fait bouillonner.Une portion de ces matières incohérentes emportées à une grande hauteur dans l'atmosphère, retombent sous forme de pluies de pierres, de lapilli et de cendres,
sur la surface de la montagne ou sur celle des Tome IX, 1836.
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