Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1836, série 3, volume 9)

RECHERCHES 6°4 contrées voisines. Souvent les cendres de l'Etna ont recouvert les toits de Messine ou les mûriers de la Calabre ; quelquefois elles sont tombées sur File de Malte, et peut-être même sur des contrées beaucoup plus éloignées. Mais les matières incohérentes entraînées ainsi à des .distances plus ou moins considérables, ne recouvrent jamais le sol sur lequel elles retombent

que d'une couche très-peu épaisse ; la masse principale des produits incohérents d'une éruption

retombe toujours immédiatement à l'entour de l'orifice volcanique, et s'y entasse sous la forme d'un cône tronqué et évidé à son sommet en forme de cratère. C'est ainsi que s'est réédifié à plusieurs reprises le cône supérieur de l'Etna. C'est aussi de cette manière que se sont élevés autour des orifices principaux des éruptions latérales, 1.es cônes para-

sites qui ornent et diversifient los pentes de la montagne : on peut compter soixante ou quatrevingts de ces cônes parasites qui rappellent, tant, par leurs dimensions que par leurs formes, les puys de

scories des environs de Clermont, tels que le Puy-de-Pariou , le Puy-de-Corne, le Par-de-la Nugère; comme eux ils sont très-fréquemment échancrés latéralement ; comme eux aussi ils présentent des arêtes rectilignes inclinées de 20 à 4.00.

Abstraction faite du cône supérieur et de ces cônes parasites, qui constituent comme autant d'excroissances isolées, les produits des éruptions

modernes forment sur la surface de l'Etna un manteau presque continu, mais d'une épaisseur très-inégale. Cette épaisseur est beaucoup moins grande vers les parties centrales et les plus élevées

que vers la base. Le manteau de déjections mo-

sT.R LE MONT ETNA,

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dernes s'interrompt même en quelques points de la gibbosité centrale, pour laisser les produits de l'époque ancienne se montrer à découvert comme des montagnes qui apparaissent à travers une éclaircie des nuages. Relativement aux matières fondues, cette circonstance est naturelle, et cesse de surprendre aussitôt qu'on étudie la manière dont les laves se répandent sur des surfaces inclinées. On ne pourrait s'en étonner que relativement aux matières incohérentes; mais ce que j'ai dit ci-dessus, de la manière dont elles s'entassent autour des bouches d'éruption, suffit pour faire concevoir le peu d'épaisseur de la couche qu'elles ont produite sur la plus grande partie de la surface de la montagne. Au premier abord on aurait pu croire,, sans cloute, que les déjections incohérentes qui forment la masse principale des produits du grand cratère, auraient recouvert toute la surface de la gibbosité centrale de l'Etna d'une couche épaisse de cendres et de lapilli ; mais rela-

tivement à la manière dont ces matières se

répandent et peuvent se fixer sur la surface du volcan, on ne peut avoir de moyen d'étude plus certain que l'examen de la surface de ce volcan lui-même, et il suffit d'un coup-d'oeil jeté par un temps parfaitement clair sur la partie orientale de l'Etna , pour voir que plusieurs parties trèsétendues de la gibbosité centrale qui sont peu éloignées du grand cratère, notamment la Shiena tieLlsino, n'ont pas été complétement recouvertes par les déjections dont il s'agit, niais qu'elles n'ont été, pour ainsi dire, que saupoudrées d'une petite quantité de ces matières, que le temps a fini par réunir dans les ravins dont elles mar-