Annales des Mines (1836, série 3, volume 9)
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face, que des remblais formés en partie de cheires entassées les unes suries autres, et en partie de matières incohérentes tombées sous la forme de pluie de cendres ou entraînées par les eaux. Les coulées de lave, sorties soit de la bouche du volcan, soit de ses flancs, soit de la surface; même des talus laté-
raux, s'y étendent et s'y accumulent les unes sur les autres. Les déjections pulvérulentes, et les matières que les eaux peuvent arracher aux .flancs de
la gibbosité centrale, s'y accumulent aussi çouches par couches. Les unes comme les autres, éle-
vant par degrés ces talus, les rendent de jour en jour plus uniformes et expliquent parfaitement la régularité _de leur inclinaison,. qui se relève de toutes parts vers le pied de la gibbosité. centrale
sous des angles qui atteignent quelquefois mais qui dépassent rarement 8'; aussi n'est-ce qu'en un bien petit nombre de points qu'on y voit pointer encore quelques roches étrangères aux productions de l'Etna actuel.
L'épaisseur totale de cette accumulation de produits modernes, qui forme les talus latéraux, reste souvent tout à fait inconnue, parce qu'elle 'dépasse la faible hauteur suivant laquelle ils sont entamés par Jes ravins. La structure de ces vastes remblais s'aperçoit cependant quelquefois sur une certaine épaisseur à la faveur des fentes et des cavités en forme d'entonnoirs produites par les secousses qui ont accompagné les éruptions. Partout
ailleurs, on ne peut observer que leur surface, à moins qu'on n'y ait pratiqué quelque coupure artificielle, par exemple, en faisant la tranchée d'une route. Mais l'examen de la surface suffit pour re-
connaître la manière dont s'opère l'entassement progressif des produits modernes.
SUR LE MONT ETNA.
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Si on observe avec attention la position des
cônes formés par les éruptions latérales, on voit que, pour la plupart, ils sont situés vers le pied de la gibbosité centrale, et plutôt en dehors qu'eu de-
dans de la ligne à partir de laquelle la pente de cette gibbosité commence à se prononcer forte-
nient. Ces cônes étant comme autant de jalons qui marquent les points d'où se sont écoulés les grands courants de lave, on voit qu'il existe une harmonie complète entre leur position et la forme régulière que présentent les pentes de l'Etna, partir
de la zone dans laquelle il sont principalement
concentrés. L'action que les eaux pendant l'été, et les avalanches de neige pendant l'hiver, peuvent exercer pour arracher les matériaux des pentes rapides de l'Etna et aller les déposer sur des parties moins inclinées, est évidemment assez faible; car, si elle était considérable, le Piano-del-Lago serait remblayé jusqu'à ,.tme,yhauteur considérable par les matériaux arrachéà ainsi des flancs du cône supérieur ; et cet effet à lui seul, s'il était un peu intense, aurait suffi pour ensevelir et dérober à nos regards les ruines de la Torre-del-Filosofo.
Toutefois, les eaux qui, lors de la fonte des
neiges et lors des grands orages, sillonnent plus
ou moins fortement les talus latéraux, ne pouvaient
manquer d'influer à la longue sur la pente générale qu'ils contractent; et il est assez remarquable de voir que cette pente, qui s'arrête moyennement à 7 ou 80 , est précisément du même ordre que celles des cônes de débris que les torrents alpins antassent à l'entrée des gorges dans lesquelles ils coulent avant de se répandre dans les plaines ou vallées larges et à fond plat : fait dont on pourra