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Annales des Mines (1836, série 3, volume 10)

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ESSAI PRATIQUE 68 branche nouvelle de connaissances. Rarement aussi

les savants ont la patience de puiser dans cette masse immense d'observations pratiques, que possèdent les ouvriers, et de démêler, dans une foule d'assertions contraires en apparence aux lois fondamentales de la science, les faits exacts de ceux qui sont mal observés. C'est pourtant sur l'observation de pareils faits, que repose en grande partie, le progrès de la science, impuissante aujourd'hui sous tant de rapports, parce qu'elle 'est incomplète.

Ces considérations sont particulièrement applicables aux arts qui ont pour objet, l'emploi et le travail de l'acier, car il n'est point de substance dont les propriétés chimiques et physiques offrent plus de singularités. Si la nature chimique de l'acier paraît depuis longtemps assez bien connue, si

SUII L'EMPLOI DE L'AMÉR.

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constamment, clans les conditions où ils opèrent par une sorte d'instinct et sans en avoir conscience.

On peut donc affirmer que dans l'état actuel des choses, la pratique du travail de l'acier a de beaucoup devancé là. théorie. Sans doute, une de ces découvertes scientifiques

qui signalent pour ainsi dire chaque jour de notre époque de progrès, peut venir tout-à-coup donner

l'explication de tant de faits aujourd'hui si obscurs. Il est plus probable toutefois , que cette explication ne pourra résulter que de la discussion approfondie des faits eux-mêmes. En un mot,

dans un sujet de recherches, qui repose sur l'appréciation de tant de nuances si délicates, le succès semble devOir être plutôt réservé aux praticien versé dans les résultats généraux des sciences, qu'au savant qui entreprendrait l'étude des faits.

La lecture de l'ouvrage de M. H. Damémme

la découverte plus récente des lois de l'isomérisme commence à jeter une véritable lumière, sur les

suggère naturellement les réflexions précédentes.

phénomènes caractéristiques de la trempe et du recuit, on doit avouer cependant que toutes les

En y rassemblant tous les faits constatés par la pratique des ateliers, et surtout en y consignant

circonstances qui accompagnent ces derniers phénomènes, sont loin encore d'être convenablement appréciées. Nous voyons 'par exemple, qu'il est 'impossible

les résultats dus - à sa longue expérience, l'auteur est entré dans la voie qui, dans l'état actuel des choses, pouvait contribuer le plus puissamment au progrès de la science et de l'art.

à la plupart dés artistes, de reproduire certains résultats d'aciération et de trempe obtenus journellement en quelques lieux privilégiés, dans des conditions en apparence identiques. C'est que cette identité n'est pas complète ; c'est qu'il existe, dans les manipulations qui donnent ces produits

si estimés, des nuances absolument insensibles au point de vue scientifique actuel, mais qui sont

certains fabricants, parfaitement connues ou bien encore que les ouvriers reproduisent

L'essai pratique sur l'emploi de l'acier, est un ouvrage complet sur la matière, puisqu'il traite successivement en 9 chapitres, de la préparation et de la nature des diverses qualités d'acier, du forgeage, du recuit après le forgeage; du récrouit,

de la trempe, du recuit après la trempe, des épreuves de l'acier, de la trempe en paquet, et de la résistance de l'acier. Les deux circonstances prin-

cipales du travail de l'acier, là trempe et le recuit après la trempe, omt été particulièrement l'objet