Annales des Mines (1836, série 3, volume 10)
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SUR L'EMPLOI DE L'ACIER.
ESSAI PRATIQUE
sentent aussi un grain très-fin. Il faut l'oeil d'un artiste, consommé praticien, pour distinguer ces aciers par l'ordre du grain qu'ils offrent respectivement, lorsqu'ils ont été trempés à la couleur qui leur convient; souvent même s'y méprend-il. Deuxième question : Si l'acier est doux à chaud
ou à froid.
Lorsqu'on forge unacier qui à subi avantageusement une chaude suante, si on continue de le forger pour en former une bande plus ou moins large et sans le chauffer de nouveau, et qu'on l'éteigne sous le marteau sans qu'il crève à ses bords,
c'est un. acier doux. Si, après avoir ainsi forgé ,cet acier, on le fait rougir rouge sombre, rouge brun, et que, l'ayant plongé dans l'eau, on le ploie sur différents sens, ou qu'on le Martelle à froid
sans qu'il: casse ou qu'il crève à ses bords, on jugera encore que cet acier est doux. Les aciers fins, les bons aciers forgés avec soin, ont tous cette propriété ; enfin, les bons aciers travaillés par une main habile, sont d'autant plus doux qu'ils sont plus fins.
Il est des aciers qui, pendant qu'on les forge ou qu'on les chauffe pour les souder, donnent une preuve Certaine de leur mauvaise qualité ; ils se gonflent à la chaleur, ils bouillonnent ; il s'en détache des étincelles qui s'élèvent en scintillant
au milieu de la flamme, ce qui produit un bruit distinct et procure un coup d'oeil agréable. L'acier
difficilement à chaude portée. On parvient avec peine à le souder seul étant sur lui-même , à moins qu'il ne soit bien ployé sur
SOU de très
terré. On soude même difficilement le bout d'une barre de cet acier qui serait pailleux. Les aciers fins de Styrie, ceux de Suède, les aciers anglais
de cémentation, tels que l'acier poule et l'acier à l'éperon, les aciers français de cémentation sont généralement sensibles au feu. L'acier fondu exige encore plus de ménagenient; on ne peut lui faire subir le même degré de feu que supportent aisément les aciers précédents; il s'y brûle entièrement. Lorsqu'on le sort du feu., il se gerce de lui-même à la présence de l'air; si on l'a Chauffé jusqu'à le faire suer comme l'acier commun, il tombe par grumeaux en sortant du feu et se brise totalement sous les premiers coups de marteau. Si, au contraire, on a ménagé le degré de feu, et si l'acier a été chaufféau rouge clair seulement, on le forge avec facilité, on parvient même à l'éteindre presque entièrement sous le marteau, sans qu'il casse: Plus on continue de
le forger, plus il faut diminuer la chaleur; alors cet acier est doux, sou-de et docile sous le marteau, et se prête, aussi ien que les autres aciers, à toutes les formes qu'on veut lui donner; il n'est rebelle qu'autant qu'il est trop chauffé.
Troisième question : Si l'acier est . susceptible d'une grande dureté par l' effet de la trempe.
qui bout de la sorte s'en va par éclats aux premiers coups de marteau; il, doit être rejeté. Ce genre d'essai, la chaude suante, ne con-
Pour juger de cette qualité, on forge une barre
vient pas à tous les aciers indistinctement; l'acier
d'acier par un bout, et, l'ayant étirée de 5 à 6
de cémentation peut à peine y résister ; on le
Quatrième : Si cette dureté est uniforme. pouces de long, on la _Coupe de six-lignes en six