Annales des Mines (1836, série 3, volume 10)
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TERRAINS DE GRÈS Ï58 formée, depuis sa naissance jusqu'au-dessous de Bezelle , par des roches primitives qui doivent se lier à celles d'Arthès, et qui sont immédiatement remplacées par des marnes non encore traversées (i). Quoi qu'il en soit, la formation des grès de Car-
meaux se compose de couches alternatives de grès, d'argiles schisteuses et de houille. Le grès est à gros ou à petits grains. Le dernier qui est le plus commun est le plus ordinairement
miliaire quartzeux, et d'aspect grisâtre. Il est formé de grains anguleux de quartz hyalin gris, avec quelque peu de feldspath kaolimque blanc jaunâtre, et lamelles rares de mica argentin. Il tient des nodules et veines d'argile schisteuse noire et micacée avec veinules de houille. Il forme des
bancs puissants qu'on exploite pour pierres de taille, et desquels on a tiré aussi quelques meules peu résistantes. D'autres fois, comme à Merdialou, il est jaunâtre , siliceo- ferrugineux et rubané.
Le grès à gros grains, ou poudingue, est disposé par bancs intercalés à diverses hauteurs dans
Je précédent. Celui-ci est formé de galets, de quartz, de lydienne, de feldspath, et de fragments de schiste micacé ou talqueux , dont la grosseur
varie depuis celle d'une noisette à celle d'une noix, et qui sont réunis par un ciment de grès Commun.
L'argile schisteuse forme des couches puissantes de quelques pieds à plusieurs toises, qui alter(i) Le retournement que paraissent affecter les couches aux environs de Latour peut d'ailleurs faire penser que le terrain bouffler ne s'étend pas beaucoup plus loin dans la direction du S.-E.
DE L'AVEYRON ET DU TARN.
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nent avec celles de grès. Elle offre deux variétés:
l'une plus abondante est homogène, onctueuse au toucher, et de couleur grise ou noire, l'autre moins répandue est sableuse et micacée, et passe aux psammites à grains fins. Ni l'une ni l'autre ne fait d'effervescence avec les acides. Elles contiennent d'ailleurs un grand nombre d'impressions de fougères, roseaux et palmiers, ainsi que des veines et rognons de fer carbonaté lithoïde.
La houille forme dans l'argile schisteuse des couches de 5 à 8 pieds, qui ne sont sujettes qu'a peu de renflements et rétrécissements, mais au contraire à beaucoup de brouillages par des mélanges de schistes. On y en connaît cinq que l'on exploite avec avantage par puits et galeries. Cette houille est noire, éclatante, lamelleuse ou compacte, et peu pyriteuse. Elle brûle assez bien en collant, et donne un coke poreux, léger et métalloïde. Les couches précédentes de grès d'argile schisteuse et de houille, présentent dans leur ensemble, et suivant la direction de la petite vallée du Caution, un grand fond de bateau inclinant au nord,
et de part et d'autre duquel ces couches se relè-
vent en général assez faiblement. A l'ouest seulement on voit la pente augmenter brusquement à l'approche des roches primitives sur lesquelles elles s'appuient. Soulevées par celles-ci, elles ont été
d'autant plus tourmentées qu'elles occupent un plus petit espace. Un grand nombre de failles coupent ces couches dans toutes les directions ; la plupart de ces failles examinées avec soin n'appa-
raissent d'ailleurs que comme des abaissements, ou des relèvements partiels de tout le système. Le puits qui a fait connaître le sol houiller à