Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1836, série 3, volume 10)

2I6

NOUVEAU PROCÉDÉ

pour la substitution da bois au charbon de bois en Suisse, essayé d'employer le bois cru dans son. fourneau, qui marchait en gueuses et à l'air chaud ;

mais, quoiqu'il n'ait employé le bois que dans la..

proportion de un sixième, il en est résulté des. dérangements notables dans le travail du four-, neau , qui l'ont déterminé à abandonner le bois cru pour essayer l'emploi du bois desséché. La dessiccation était opérée dans une espèce de four ovoïde, semblable à un four à chaux d'une capa-

cité égale à environ quatre mètres cubes. On le. remplissait de bois découpé en morceaux de 5 à 6 pouces de longueur, et on lançait à travers et par la partie inférieure un courant d'air échauffé à 150 ou 2 oo degrés centigrades. L'opération durait à peu près douze heures, et la dessiccation était tout à f'ait irrégulière, se trouvant très-avancée à la partie inférieure et à peine sensible à la partie supérieure, avec tous les degrés intermédiaires entre les deux extrémités; mais l'un des plus grands inconvénients de ce procédé, et qui a déterminé M. Duplessis à l'abandonner pour adopter le nouveau procédé de carbonisation tenait à ce que, quand on débouchait le four àla partie inférieure pour retirer le bois desséché, les gaz s'enflammaient et sillonnaient souvent la masse en tous sens avec la rapidité d'une étincelle électrique, et qu'ils communiquaient alors

dans toute la longueur du parcours le feu au bois, qui, se consommant plus ou moins dans le voisinage de ce parcours, occasionnait des déchets assez considérables. Si l'on ajoute à ces inconvénients graves la nécessité d'avoir une soufflerie à part, et par conséquent un moteur avec un second appareil à air chaud: qu'il faut chauf-

2Î7 fer séparément, on comprendra que les avantages économiques qui peuvent résulter dans le fourDE CARBONISATION.

neau de l'emploi du bois ainsi desséché, sont plus que compensés par les frais de transport du bois d'une part, et ceux assez considérables que nécessite l'opération de la dessiccation du bois. Un grand nombre d'usines n'ayant d'ailleurs souvent que des moteurs déjà insuffisants, l'application d'un tel procédé, fût-il réellement avantageux, serait tout à fait impossible, ou exigerait une dépense assez considérable pour créer le moteur indispensable. Ainsi, dans cette circonstance comme pour le bois cru, les avantages sont tous en faveur du nouveau procédé de carbonisation, qui ne présente aucun des inconvénients graves qui ont été signalés dans l'un et l'autre cas que je viens d'examiner avec impartialité. 11 a été reconnu, dans ces derniers temps, que la température nécessaire pour produire dans un haut-fourneau la réduction et la fusion des minerais était loin d'être aussi élevée qu'on le supposait autrefois , et qu'elle ne dépassait pas 1.800 à 2.000° centigrades. M. Clément-Desormes, à qui 1 industrie doit tant d'applications utiles, estime cette température à t.tiod, tandis que quelques autres chimistes, et notamment M. Dumas, ne l'évaluent qu'à 1.5000 centigrades. Quoi

qu'il en soit, si une cause quelconque tendait à abaisser ce point élevé de température, et c'est ce qui arrive par exemple chaque fois qu'on met dans le fourneau un petit excès de mine, qui, diminuant la quantité relative de combustible, produit un abaissement de température, des désordres graves peuvent s'ensuivre , et l'allure du fourneau devenir très-mauvaise ; or, la carboni,