Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1836, série 3, volume 10)

NOUVEAU PROCÉDÉ 218 sation , lorsqu'on charge du bois cru dans le fourneau, ne s'opérant pas près de l'orifice du gueulard, mais bien en partie dans l'intérieur du fourneau même, ce bois doit nécessairement abaisser la

température du milieu dans lequel il se trouve ; et en supposant qu'il fût complétement desséché alors, c'est-à-dire débarrassé de toute l'eau interposée, ce qu'il est impossible d'obtenir, même dans une marche régulière, il resterait toujours composé de parties égales de carbone et d'eau combinées, ou plutôt d'hydrogène et d'oxygène, dans les proportions précisément propres à constituer l'eau, qui ne peut cependant se produire

et passer à l'état de vapeur sans enlever une grande quantité de calorique et abaisser la température ambiante; en sorte qu'il pourra en résulter des dérangements notables dans la marche du fourneau, à moins qu'on ne compense cette perte de calorique , qui tient à la nature même du combustible, par un excès de ce combustible mais alors que devient l'économie qu'on se pro pose -d'obtenir?

Je lc répète, ce n'est pas seulement une complète dessiccation qu'il est indispensable d'obtenir, il faut encore que la carbonisation soit suffisam-

ment avancée. Aussi, dans les nombreux essais faits au fourneau des Bièvres, par MM. Houzeau et Fauveau , il a toujours été reconnu qu'une carbonisation trop peu avancée y donnait lieu à des chutes de mine, à des engorgements qu'on ne pouvait faire disparattre qu'en diminuant la quantité de mine, et par conséquent l'économie de combustible. D'un autre côté, si Pon compare le charbon nouveau à l'ancien on verra que les avantages

DE CA RPONISATION

219

seront encore en faveur du nouveau. On sait que les charbons, étant très-hygrométriques, se chargent toujours, au bout d'un certain temps, même dans les halles , d'une assez grande quantité d'humidité. Les charbons ordinaires contiennent de 9 à io pour i oo d'eau , mais cette proportion est variable; elle est d'autant plus grande, qu'ils ont été plus fortement calcinés, et qu'ils retiennent moins de substances. combustibles volatiles ; c'est ce qui fait que le nouveau charbon n'est presque pas hygrométrique. La condensation de la vapeur

d'eau par le charbon ordinaire est très-rapide et au bout de six ou huit jours ils en sont saturés; alors la proportion d'eau augmente ou diminue

selon le degré d'humidité de l'atmosphère. Or, comme Pella utile des charbons dépend en grande

partie de leur degré de siccité, il en résulte qu'il doit nécessairement y avoir un avantage à employer

le charbon au nouveau procédé, puisque, la plu-

part du temps chargé dans le fourneau encore chaud, il est dégagé de toute espèce d'humidité. On sait d'ailleurs .que les charbons , pénétrés d'eau, qu'ils absorbent par la voie de capillarité, lorsqu'ils ont été longtemps exposés à l'humidité de l'atmosphère ou aux pluies; et ils le sont souvent dans les forets, ne brûlent que difficilement et à force de vent, et qu'une partie de la chaleur semble employée à la vaporisation de l'eau qu'ils contiennent; aussi ne produisent-ils que très-peu d'eet utile, et remarque-t-on pres-

que toujours que, lorsqu'on emploie quelque veine de charbon trop humide, il survient des dérangements dans le fou rneau.C'est que, ces charbons ne pouvant en effet porter la même quantité

de mine que des charbons secs, le iburneau se 5 Tome X, z836.