Annales des Mines (1836, série 3, volume 10)
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257 son adoption immédiate partout, serait de réduire de moitié la dépense annuelle du bois employé DE CARBONISATION.
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NOUVEAU PROCÉDÉ
cueillir l'acide et le goudron qui se dégagent du bois, on pourra encore faire servir les gaz qui
s'en échappent à contribuer eux-mêmes à la carbonisation du bois qui les renfermait, en les enflammant et les dirigea n t conven abl ement.
En Franco, pays moins favorisé de la nature, sous le rapport des combustibles fossiles, que l'Angleterre et la Belgique, la question des fers se résume presque toute dans celle des bois; et dans l'état actuel des choses, la dépopulation graduelle de nos forêts et le manque de bois qui s'y fait partout sentir, en augmentent beaucoup les prix. D'un autre côté, le grand développement
que prend l'industrie des fers et ses besoins toujours croissants, ne laisseraient entrevoir qu'un
avenir trop prochain dans lequel la France ne pourrait plus soutenir la lutte qui doit tôt ou tard s'engager avec l'étranger, si des moyens
puissants d'économie dans le combustible, comme celui dont il est ici question, ne venaient y changer la condition de la production et convertir
les craintes en un espoir fondé de pouvoir sou,, tenir avec avantage toute espèce de concurrences, et donner des espérances satisfaisantes sur l'avenir d'une industrie qui crée déjà en France une valeur annuelle de plus de i 10.000.000
au traitement des minerais de fer, c'est-à-dire
16.000.000 , et de laisser l'autre moitié disponible, laquelle occasionnerait nécessairement une réaction considéde 32.0oo.000 de francs (
rable dans les prix, toute à l'avantage des producteurs et des consommateurs. Mais il est plus probable que les choses ne se passeront pas ainsi, et qu'au lieu que les bois diminuent de valeur,
c'est le nombre des usines et la fabrication qui augmenteront, en sorte que l'industrie des l'orges pourra être mise à même de livrer au commerce une quantité de fer double de celle produite. aujourd'hui, et à des prix très-inférieurs; ce ne sera donc pas seulement sur les forges que le pro-.
cédé nouveau pourra avoir de l'influence, mais aussi sur toutes les autres branches d'industrie, sur lesquelles il réagira en contribuant surtout à nous assurer les moyens d'arriver plus tôt à des voies,
moins dispendieuses et plus rapides de communication et de transport, nouvelle source de progrès industriels et agricoles et de civilisation,, dont on ne peut pas non plus encore bien mesu-
rer les conséquences à venir. L'économie directe d'argent, et, par suite, la di-
de flancs, et sur les progrès et le développement
de laquelle reposent en quelque sorte ceux de la plupart des autres industries, auxquelles elle fournit les matières premières indispensables. Qui peut mesurer dès aujourd'hui l'influence que pourra exercer sur l'industrie en général la propagation du nouveau procédé de carbonisation, et les conséquences qu'il pourra avoir pour çelle des fers en particulier P Un des résultats de
(I) On aurait peine à se faire une idée exacte des énormes
capitaux qui ont été dépensés et employés en pure perte par les procédés vicieux de carbonisation dans les forêts, surtout si on se reporte au temps encore peu éloigné où la consommation du combustible était souvent double et triple de ce qu'elle est aujourd'hui; aussi, alors, dépensait-on trois et quatre fois autant de bois qu'il en faut aujourd'hui pour produire la même .quantité de fer.