Annales des Mines (1836, série 3, volume 10)
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DE CARBONISATION.
minution dans les frais généraux, ne seront pas les seuls avantages que procurera aux maîtres de forges l'adoption du nouveau procédé ; car il exigera aussi moins de capitaux de roulement, beaucoup moins de surveillance dans les forêts,
bustible , mais il a encore souvent déterminé
moins de main-d'oeuvre dans l'abattage et le dressage des bois, ceux-ci pouvant être débités beaucoup plus longs ou même laissés de longueur, ce
qui éviterait une partie des copeaux que, dans quelques localités , les ouvriers sont intéressés à multiplier, parce qu'ils ont la faculté de les vendre
ou dé les emporter, et par suite laisserait moins de chances d'être voiés; ils n'auront plus à craindre les pertes résultant souvent, dans la carbonisation des forêts, des grandes sécheresses, des grands vents, des pluies, de la neige, de la grêle, et autres causes accidentelles qui peuvent en occasionner d'assez considérables. Ces avantages, qu'il est difficile de faire entrer en ligne de compte, quelque positifs qu'ils soient,
ne seront rien auprès de ceux qui me paraissent devoir en résulter sous le rapport des progrès qu'il fera faire à l'industrie métallurgique en
France; car, en général, un nouveau procédé économique quelconque, qui se propage dans une industrie, n'y exerce pas seulement son influence en raison de l'économie directe d'argent
qu'il peut y introduire, mais encore en raison des autres perfectionnements qu'il y détermine, une amélioration en appelant presque toujours d'autres : c'est ainsi, par exemple, que dans les forges, l'adoption du nouveau système de soufflage à l'air chaud, a non-seulement apporté une amélioration importante dans le travail du fer et a produit une économie très-notable de com-
d'autres modifications qui n'eussent pas été introduites de longtemps dans les usines sans
cette circonstance, et qui cependant auraient pu seules déjà fournir des moyens puissants d'amélioration : c'est encore le procédé d'air chaud qui a déterminé une partie des essais qui ont été tentés
dans ces derniers temps pour substituer le bois au charbon de bois, et qui auraient pu finir par faire arriver à de meilleurs résultats. Aussi, bien que l'on puisse prévoir, dès aujourd'hui , une partie des avantages que procurera l'adoption générale du nouveau procédé, on ne peut encore dire quel sera véritablement l'avenir qu'il prépare à l'industrie des fers, et toute l'influence qu'il pourra exercer sur le régime intérieur de nos usines, qui, il faut bien le reconnaître, sont malheureusement loin d'être partout à la hauteur des progrès de l'industrie et de la mécanique. D'ailleurs, toutes les personnes qui s'occupent de forges savent qu'il suffit souvent d'amener un changement dans
la marche d'un fourneau pour y déterminer des améliorations sous le rapport de l'emploi des matières premières; ce qui tient sans doute à ce que, comme je viens de le dire, toutes les usines sont loin d'être encore arrivées au point de perfection convenable ; et pour ne citer qu'un fait authentique et qui a précisément rapport à l'objet
qui m'occupe, je dirai que le haut-fourneau de Montblainville, qui, d'après une lettre récente de MM. Bellevue et Claudot, adressée à M. Fauveau , consommait, avec l'emploi de l'air chaud, avant l'adoption du nouveau procédé de carbonisation, en moyenne, 138 kilogrammesge charbon, pour produire ioo kilogrammes -de fonte ,