Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1836, série 3, volume 10)

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RECHERCHES

forme une crête saillante nommée rocca del Solfizio. Une autre partie du Serre-del-Solfizio forme une seconde crête saillante nommée rocca Giannicola , qui doit aussi son existence aux filons, mais d'une autre manière. Le pied de la rocca Giannicola est formé par un filon très-puissant de lave ancienne,

d'un gris.-brunâtre clair, et d'une pâte compacte, analogue à celle des assises les plus épaisses. Ce gros filon, dont la puissance dépasse 5o mètres, est déchiré par un ravin qui le met parfaitement à découvert. On trouve des fragments de lave an-

cienne enveloppés dans sa pâte, ainsi que des fragments d'un très-beau diorite renfermant de grands cristaux d'amphibole, qui sont les seuls que j'aie trouvés dans totale massif de l'Etna. Ce gros filon est coupé par des filons de 5o centimètres à u ou 2 mètres de puissance d'une lave noire, un peu scoriacée , présentant parallèlement à leurs parois des bandes plus ou moins bulleuses. Ils se divisent en prismes perpendiculairement à leurs parois, et ils se bifurquent quelquefois en deux branches qui se réunissent ensuite en enveloppant de grands lambeaux de la roche encaissante. L'intersection des filons les uns par les autres est un fait très-fréquent dans les escarpements du Val-del-Bove. Souvent même un filon qui en traverse un autre le rejette, ce qui prouve qu'ils ne sont pas tous de la même date. Ils rejettent aussi assez souvent les assises qu'ils traversent ; ce qui achève de montrer que ces filons ne sont que des fentes qui ont été remplies de matières fondues. Quelques-uns s'élèvent depuis le pied des escarpements jusqu'à la partie supérieure ; d'autres

SUR LE MONT ETNA.

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se terminent à telle ou telle hauteur, ou s'articulent et se fondent avec l'une des assises de fusion dont ils forment comme la racine et dont ils indiquent l'origine. En effet les fentes que ces filons ont remplies ont été suivant toute apparence les orifices succes-

sifs par lesquels se sont épanchées les assises de Matières fondues.

Les -filons ne se dirigent pas entièrement au hasard; mais au milieu; des oscillations que pré-

sentent leurs directions, on remarque une tendance à courir vers l'E.-N.-E. Cette tendance vers une direction uniforme montre qu'ils ne convergent pas vers un centre commun, comme le font nécessairement aujourd'hui les filons de lave qui à chaque grande éruption, doivent se former dans les fentes qui déchirent le massif de l'Etna , sui-

vant_ Un Ou plusieurs de ses méridiens, ou du moins s'ils convergeaient vers un centre commun, ce centre serait certainement bien en dehors de la

gibbosité centrale. Cette circonstance est trèsimportante; car elle annonce qu'à ces époques anciennes le massif volcanique n'avait pas comme aujourd'hui , dans l'intérieur de l'espace occupé

par la gibbosité centrale, un centre fixe et déterminé. Dans tous les volcans permanents qui présentent une cheminée fixe , les fractures qui donnent naissance aux éruptions latérales 'se font constamment suivant des plans verticaux qui passent à peu près par cette cheminée; le fait que les filons du ral-del-Bove ne convergent pas vers un

point situé dans l'intérieur du massif, semble donc indiquer qu'à l'époque de leur formation il n'existait pas encore sur l'emplacement de l'Etna